La commune de Ouled Slama, un ensemble de douars construits dans une anarchie totale et situés à une vingtaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Blida, manque de tout. Ni rurale ni citadine, cette localité « mitidjienne » semble surtout perdre sa vocation agricole au milieu du béton qui ne cesse d'y prendre de l'ampleur. Ce sont surtout les constructions anarchiques, sans âme et manquant d'esthétisme, qui en sont le principal décor depuis sa création en 1984. Cette « atmosphère » ambiante n'a fait qu'encourager la délinquance et les agressions, surtout quand on sait que le chômage y bat son plein et la déperdition scolaire y est monnaie courante. « Après les affres du terrorisme, c'est le tour du banditisme d'élire domicile chez nous. Nos jeunes filles sont souvent victimes d'agressions et les cas de vols sont quotidiens au niveau de notre localité », nous informe un quinquagénaire rencontré à Ouled Slama. Il faut dire que les lieux sont vraiment favorables pour toutes sortes de délinquances et autres vices, puisqu'aucune structure de sécurité (gendarmerie ou police) n'est présente sur le terrain. Conscients des dangers de l'oisiveté auxquels ils font face au quotidien, certains jeunes ont profité, dimanche dernier, de la présence de Ouadhah Hocine, wali de Blida, pour lui réclamer la construction de salles de sport et surtout du travail. « Nous allons vous construire une salle de sport, afin que vous puissiez pratiquer vos disciplines favorites. Pour ce qui est de l'emploi, je vous conseille tout d'abord de vous inscrire dans les centres de formation professionnelle, afin d'acquérir un savoir-faire dans un créneau bien précis », leur dira-t-il, en constatant que la majorité des jeunes possède un niveau d'instruction limité et sans aucune autre qualification professionnelle. Un « discours » qui est censé être communiqué régulièrement par les élus locaux de Ouled Slama. Par ailleurs, la plupart des quartiers de cette commune de 33 000 habitants demeurent toujours privés du réseau d'assainissement des eaux usées ainsi que du gaz. L'eau potable y est vraiment une denrée rare, puisqu'elle coule dans les robinets qu'un jour sur 7, voire moins. Au centre Merrakchi, l'un des plus importants de la commune en question, avec ses 12 000 habitants, il y a risque de débordement de l'oued en cas d'intempérie. Le programme du renouveau rural y est carrément absent, alors que l'éclairage public est un luxe. Certaines familles prétendant être des victimes de terrorismes et se disent être lésées dans leur droit, puisqu'ils n'ont pas été indemnisées suite aux actes de sabotage qui ont touché leurs demeures. Enfin, nous avons remarqué qu'il y avait un grand vide en matière de communication entre l'APC de Ouled Slama et ses citoyens. aussi, plusieurs projets, revendiqués par la population locale lors de la présence du wali, demeurent toujours en cours de concrétisation. Cela ne fait que démontrer la grande « faille » qui existe entre le citoyen et son représentant dans les assemblées communales.