Le secteur automobile, gravement touché par l'onde de choc qu'a provoqué la crise économique mondiale, s'enlise davantage dans la difficulté. Deux démissions en 24 heures. Et non des moindres. Le patron de General Motors, Rick Wagoner, a été poussé à la démission par l'Administration Obama. L'annonce en a été faite, dimanche, et cette nouvelle donne est de nature à ouvrir la voie à l'interventionnisme et laisse supposer, au moins temporairement, une plus forte emprise du Trésor sur la conduite des affaires de l'entreprise. En France, le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën vient de mettre fin aux fonctions du patron du groupe automobile français, Christian Streiff. Ce dernier a été remplacé par Philippe Varin, dirigeant du groupe sidérurgique Corus et son mandat débutera à compter du 1er juin prochain. C'est dire que le secteur automobile s'engouffre de plus en plus dans le tourbillon de la crise et plusieurs constructeurs sont déjà sur le point de mettre la clé sous le paillasson. De grosses cylindrées américaines, en l'occurrence General Motors et Chrysler, sont déjà sous la menace de la loi sur les faillites. General Motors et Chrysler, deux symboles de l'industrie automobile américaine, sont sommés par l'équipe Obama de présenter des solutions « viables » pour obtenir une nouvelle aide de l'Etat. General Motors était destinataire hier d'un ultimatum de 60 jours pour faire des propositions « viables », alors que Chrysler devrait conclure, dans un délai de 30 jours, un accord définitif avec le groupe italien Fiat, qui doit lui apporter la technologie et les modèles dont il a cruellement besoin. Faute de quoi, une restructuration des deux groupes sous contrôle judiciaire, après un dépôt de bilan, comme le permet le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, est envisageable. General Motors a d'ailleurs annoncé hier qu'il intégrait désormais dans ses plans la possibilité d'un dépôt de bilan, éventualité qu'il récusait jusqu'alors à cause de son impact prévisible sur ses ventes aux Etats-Unis. Le président américain, Barack Obama, a toutefois promis de venir en aide à ce secteur en crise. « Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas et nous ne laisserons pas disparaître notre industrie automobile », a déclaré hier le président américain, Barack Obama, en annonçant son plan de sauvetage du secteur, incluant des aides aux constructeurs et des incitations à l'achat. M. Obama a cependant averti qu'« il y a des emplois qui ne pourront pas être sauvés et des usines qui ne rouvriront pas » et que « des choix difficiles » devront être faits par les groupes General Motors et Chrysler, soutenus avec les deniers de l'Etat. M. Obama a annoncé une série d'aides financières, tout en suggérant que les constructeurs automobiles en difficulté déposent leur bilan et se placent sous contrôle judiciaire, comme le permet le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, « pour les aider à se restructurer et à sortir plus forts » de la crise.