Dans une perspective d'étouffer l'action de l'ex-intérimaire, Méliani annonce l'organisation de la conférence nationale des cadres du parti pour le 21 septembre, soit le jour même du congrès prévu par Hocine Ali, et ce au siège du MDS à Alger. La date de cette conférence nationale, explique Méliani, a été fixée lors du conseil national du 31 août 2006. Le conférencier a confirmé, au passage, la date du congrès, qui est prévu pour les 21 et 22 décembre prochain à Zéralda. «Si le ministère de l'Intérieur autorise le pseudo congrès, cela constitue une ingérence dans les affaires internes du parti, et ajoutera de la confusion à la situation du MDS», dira Méliani, avec appréhension. Devant ce tournant décisif, le SG par intérim n'a pas écarté la levée des sanctions de l'exclusion qui frappent Ali Hocine, Yacine Téguia et Hamid Ferhi, à condition qu'ils annulent leur congrès «parallèle». Cela dit, Méliani n'a pas été tendre vis-à-vis du groupe des trois qui cherchent la «normalisation» du MDS. «Comment expliquez-vous qu'une majorité, dont ils se prétendent, boycottent les conseils nationaux», affirme Méliani, presque sarcastique. Selon lui, sur les 50 délégués d'Alger, Ali Hocine n'a que 20, à Oran il n'a aucun délégué, à Tizi Ouzou 1/20 et à Béjaïa 2/20. «Trois membres du bureau national reprochent à six d'être des putschistes», ajoutera Méliani, en se référant au conseil national des 30 et 31 mars 2006, quand a été fixée la date du congrès, les résolutions et le nombre de congressistes qui est de 249. Pour Méliani, le groupe des trois constitue une minorité qui veut imposer sa ligne politique, et il n'a, statutairement, aucune légitimité. «Nous faisons tout pour empêcher cette arnaque et une telle imposture», indique Méliani. Il réaffirme les griefs retenus contre Ali Hocine et ses deux camarades, à savoir confiscation du sigle MDS, appel à un congrès parallèle et activités fractionnaires. Sur le plan politique, Méliani accuse ses rivaux d'avoir dévié le MDS de sa ligne politique concernant les questions politiques majeures. «Nous continuons à combattre pour une double rupture, avec le pouvoir et les islamistes», illustre l'orateur. Pour le groupe des trois, ajoute-il, l'islamisme ne constitue plus une menace pour un Etat moderne et de progrès. Ils croient, poursuit Méliani, que le système actuel (Bouteflika) est en passe de faire sortir l'Algérie de la crise. «Nous voulons une Constitution moderne et démocratique qui consacre la séparation du religieux et du politique», souligne Méliani, tandis que le souci de la révision actuelle est d'organiser la succession au pouvoir. La charte pour la paix et la réconciliation nationale a consacré le redéploiement de l'islamisme politique, a conclu Méliani.