C'est à la faveur du mauvais temps qu'apparaissent toutes les carences en matière de gestion et d'entretien des réseaux, des voiries et cela, jusqu'au cœur même de la ville d'Oran. À chaque petite précipitation sur Oran, voilà que les Oranais se retrouvent à patauger dans les flaques d'eau et la gadoue. Pour sortir de leur domicile et se rendre sur leur lieu de travail, les habitants de bien des quartiers ceinturant la ville doivent faire des acrobaties et des grands écarts pour éviter de se retrouver embourbés dans des eaux boueuses et nauséabondes, mêlées aux eaux usées qui jaillissent des réseaux ou des fosses septiques. C'est à la faveur du mauvais temps qu'apparaissent toutes les carences en matière de gestion et d'entretien des réseaux, des voiries et cela, jusqu'au cœur même de la ville d'Oran. Un état des lieux à l'origine d'un profond malaise social et d'un “ressentiment viscéral” pour les administrateurs locaux. En effet, juste derrière les principaux boulevards du centre-ville tout clinquant, des quartiers comme St-Pierre, Derb ou Plateaux ont des allures de douars. Les trottoirs sont de véritables casse-gueule pour les piétons et les chaussées jonchées de nids-de poule, des pièges pour les véhicules et des contraintes pour la fluidité de la circulation. Les citoyens, d'ailleurs, ne cessent d'en appeler aux pouvoirs publics et aux autorités locales, à travers des lettres ouvertes et des communiqués pour qu'enfin leurs cités, rues ou coopératives immobilières aient un visage avenant et qu'elles soient surtout viabilisées selon les normes de l'urbanisme. Et pour cause, un survol des grands quartiers qui ceinturent la ville, anciens ou nouveaux, renvoient une image d'espaces urbains hideux, déstructurés, n'assurant aucune fonction sociale. Dans certains cas comme à El-Barki, ancien quartier de la périphérie est d'Oran, le réseau d'assainissement ne répondant plus aux normes, pour cause de vétusté et l'accroissement urbain, ainsi que l'absence d'entretien des voiries ont transformé ce groupement d'habitations en un immense douar. Les locaux commerciaux sont noyés à chaque fois dans la boue et les eaux pluviales envahissent également les rez-de-chaussées des habitations traditionnelles. Les bus et les taxis fuient ce quartier en temps de pluie, refusant de s'y rendre catégoriquement. Durant tout l'hiver, c'est un calvaire pour les habitants qui se sentent stigmatisés et marginalisés avec le ressentiment social que cela fait naître. De même à l'autre extrémité de la ville, à haï Bouamama précisément, la situation est identique. Les comités de quartier attendent les raccordement à l'eau, au gaz et le goudronnage des ruelles qui s'apparentent à des pistes. L'occupation du sol faite en dépit du bons sens risque, à terme, d'être à l'origine d'une véritable catastrophe puisque les constructions se sont faites sur des pentes et des terres qui ont été déboisées. Les moindres précipitations peu importantes charrient dans les ruelles, terres, déchets et autres matériaux en tous genres. Plus grave, cet immense quartier de plus de 3 000 habitants est censé avoir fait l'objet, il y a plus de 10 ans, d'une opération de restriction financée par la Banque mondiale. C'est aujourd'hui un gros bourg où l'insécurité règne. Djamila L.