Sorti la semaine dernière à Paris, le deuxième long métrage de Tariq Teguia (après Roma oulla n'touma), connaît un engouement rare en France. Accueil apparemment enthousiaste du public mais surtout presse plus qu'élogieuse, rivalisant de superlatifs pour encenser une œuvre déjà distinguée au Festival de Venise. Avec le titre original de Gabbla, cette production, relate l'histoire d'un quadragénaire, Malek, topographe de son état, qui se rend en mission sur les Hauts-Plateaux de l'Ouest pour le tracé d'une future ligne électrique. Une zone désolée qui a subi durement les affres du terrorisme. Dès son installation dans une base de vie délabrée, Malek entend une déflagration… Tariq Téguia a voulu explorer les rapports à l'espace ainsi que les profondeurs d'une Algérie émergeant d'une période tragique. Pour Jacques Mandelbaum du Monde, il s'agit d'un chef-d'œuvre : « …par son profond humanisme qui hurle silencieusement à perte de vue, ce film semble multiplier Kafka par Camus et y additionner Antonioni ». Pour J.B. Morain de Les Inrockuptibles : « C'est splendide, c'est du grand art ». Une unanimité sans faille pour le film. Et le sommet vient d'être atteint avec Les Cahiers du Cinéma, publication de référence qui consacre 9 pages à Inland (auquel nous aurions préféré le premier titre, cela dit). Le film devrait être projeté à Alger, une fois le visa d'exploitation accordé. Si son succès outre-mer réjouit et confirme un cinéaste algérien racé, il y a de la frustration légitime à attendre sa venue et se contenter de le « lire » à travers les autres.