Roma wa la n'touma, de Tariq Teguia, raconte l'histoire de Zina et Kamel en pleine aventure dans le désert algérien au milieu des années 1990... Roma wa la n'touma est le nom du film de 111 mn de Tariq Teguia. Un film qui a été sélectionné dans le cadre de la 63e édition de la Mostra de Venise 2006 qui se tiendra du 30 août au 9 septembre prochain. Il sera projeté dans la sélection Horizon le 4 septembre prochain. Tariq Teguia fait partie des 14 cinéastes ayant bénéficié du fonds d'aide à la création du Conseil général du Val-de-Marne en 2005. Un budget de 153.000 euros a été consacré à la réalisation de ce projet. Cette oeuvre algéro-franco- allemande, Roma wa la n'touma a été produite par l'INA. Le film raconte l'histoire de Zina et Kamel, deux jeunes Algérois tantôt hallucinés et joyeux, tantôt abattus et sereins. Depuis plus de dix années, l'Algérie vit une guerre lente, une guerre sans ligne de front mais ayant causé plus de 100.000 morts. Ces deux jeunes gens voudront sillonner le désert une dernière fois avant de le quitter pour un ailleurs. C'est ce que nous pouvons lire dans le synopsis. Tarik Teguia est né le 12 décembre 1966 à Alger. Il fait ses études secondaires au lycée français d'Alger jusqu'au baccalauréat, obtenu en 1985. Il s´installe à Paris en 1987, et suit le cursus de philosophie de l'université de Paris I, Panthéon-Sorbonne jusqu'à l'obtention d'un DEA en philosophie esthétique. Il retourne à Alger pour six mois environ, devient photographe pour Alger-Républicain, quotidien national algérien. En 1992, il coréalise avec son frère Yacine Teguia, Kech'mouvement, un court métrage de fiction en grande partie autoproduit, au format 16 mm et d'une durée de 13 minutes. Une question dans ce film: fuir, mais où? Ce premier essai a bénéficié d'une aide du ministère des Affaires étrangères par l'intermédiaire de l'ambassade de France à Alger. Il retourne à Paris fin 1992, devient assistant photographe de Krysztof Pruszkowski, activité qui se double de travaux photographiques personnels. Il participe en régie-plateau sur un tournage d'étudiants de la Femis (Queue de poisson de Judith Cahen). En 1995, il fait une première tentative pour tourner Le chien, un scénario coécrit avec Serge Milan et Lali Maloufi (qui joue dans ses deux premières fictions) et produit par Yacine Teguia. La pellicule ayant été saisie par les douanes algériennes, le film ne pourra se faire. Deuxième essai en 1996. Le tournage a lieu dans une villa d'Alger. La post-production s'étalera jusqu'en avril 1997 avec un ban de montage prêté par l'université de Paris 8, Saint Denis, où il préparera un doctorat en arts plastiques, au sein du département Photographie et Multimédia. Durant l'été 1996, il réalise d'autres travaux photographiques et images vidéo, qui sont la matière d'un film en collaboration avec un graphiste et un musicien, Férailles d´attente (ou d'argent), projet qui a bénéficié d´une aide à la réalisation de Grand Canal. Ces Ferrailles d'attente, en référence aux fers d'acier qui bourgeonnent sur des constructions jamais terminées, se veulent comme une réponse formulée à trois, devant le chaos architectural qui ronge le pays. En 1997 et 1998, il écrit des articles sur des travaux photographiques pour la revue Captures et collabore au Commissariat d'exposition et au catalogue de Paysages Politiques pour le Salon international de la recherche photographique (Sirp) à Royan en mai 1998. Un quatrième projet, Aujourd'hui, nous sommes vivants, écrit en français, sera, comme ceux qui précèdent, un film tourné en arabe dialectal algérois où des images argentiques côtoieront de la vidéo et des photographies. En 2004, il réalise un court métrage (documentaire) de 23 minutes. À travers le cri de jeunes Algérois vivant dans le renoncement, Haçla (la clôture) tente de donner à voir et à entendre, dans le labyrinthe d'impasses que constitue la ville d'Alger et ses environs, une société bloquée, repliée sur elle-même, où le cadre de la parole devient le seul espace de liberté individuelle. Ce court métrage a été présenté en 2003 au Festival international du film d'Amiens (7 au 16 novembre) dans le cadre de la rétrospective algérienne. Ce film a tenté de démontrer «le rapport des femmes algériennes avec leur pays, en donnant un écho très actuel à ces données historiques, où des jeunes Algérois disent leur impuissance et leur mal-être». Avec Roma wa la n'touma, Tariq Teguia signe un long métrage au relents existentialistes, qui nous fait penser au road movie musical et pittoresque de Tony Gatlif, Exils. Roma wa la n'touma, un film qu'on espère voir, pourquoi pas, sur les grands écrans de nos salles de cinéma...