La même situation risque de se reproduire cette fois encore avec cette histoire de retrait israélien après l'invasion de juillet dernier, et que ni le Liban ni l'ONU n'ont pu, cette fois, certifier. Et encore, ce repli ne concerne pas la zone des fermes de Chabaâ, un territoire libanais toujours occupé par Israël qui refuse de l'évacuer. Les Casques bleus de l'ONU en étaient donc hier à vouloir confirmer le retrait des soldats de l'Etat hébreu. Ce qui veut dire au moins qu'il n'y a pas eu concertation. Elle a ainsi confirmé que l'armée israélienne s'était retirée des positions au Sud-Liban qu'elle occupait encore à l'exception d'un secteur dans l'est de la zone frontalière. «Les forces israéliennes ont retiré leurs troupes du Sud-Liban ce jour, à l'excepiton de la zone de Ghajar, au nord de la Ligne bleue, qui est encore sous son contrôle», a annoncé le communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Le village de Ghajar est situé sur la frontière entre le Liban et la région syrienne du Golan, annexée par Israël en 1981. Le tracé de la Ligne bleue en 2000 avait placé un tiers de Ghajar au Liban et deux tiers dans la zone annexée par l'Etat hébreu. Bien avant ce constat, soit près de 8 heures après l'annonce de la fin du retrait, ce qui est énorme dans une zone où les distances sont courtes, on apprenait de la bouche même du chef d'état major israélien que des soldats israéliens se trouvaient encore hier dans un village frontalier au Sud-Liban. «Je suis très heureux que tous nos soldats aient quitté le Liban, sauf dans le village de Rajar et j'espère que nous allons trouver un arrangement dans les tous prochains jours pour l'évacuer également», a déclaré à la radio publique le général Haloutz ne craignant pas le ridicule, ou d'être tout simplement traité de menteur. Un porte-parole militaire a indiqué dans un communiqué que l'armée «continuera d'opérer dans le secteur du village de Rajar tant que les forces israéliennes, la Finul et l'armée libanaise ne seront pas parvenues à un accord sur la sécurité dans ce secteur». L'armée n'a pas précisé le nombre de soldats qui se trouvaient encore à Rajar mais a souligné qu'il ne s'agit pas d'un «nombre significatif de militaires». Le village de Rajar se trouve à cheval sur la frontière internationale entre le Liban et Israël. Avec l'acharnement d'Israël à vouloir dicter ses exigences au monde entier et ses menaces persistantes, tout peut recommencer ou plus clairement, l'occupation du Liban et ses crises à répétitions sont loin de prendre fin. Le Hezbollah a dit qu'il ne déposera les armes que lorsque l'Etat libanais recouvrera son autorité sur l'ensemble de son territoire, ce qui inclut les Fermes de Chabaâ, alors que la communauté internationale à travers l'ONU semblait se satisfaire d'un texte (la résolution 1701) qui laisse favoriser le statu quo. En ce sens, un ministre israélien, membre du cabinet de sécurité, Binyamin Ben Eliezer, a évoqué samedi la possibilité d'une reprise «d'ici trois à quatre mois» des combats avec le Hezbollah libanais. «Mon impression est que la guerre pourrait reprendre au Liban d'ici trois à quatre mois», a affirmé M. Ben Eliezer, ministre travailliste des Infrastructures, à la radio miliaire. Il admet que «les arrangements mis au point pour le Sud-Liban après le retrait israélien ne tiendront pas», se gardant bien entendu d'en donner les raisons liées à la poursuite de l'occupation israélienne. Malgré des milliers de raids aériens, des tirs massifs d'artillerie et des opérations terrestres d'envergure au Sud-Liban, l'armée israélienne n'est pas parvenue à empêcher le Hezbolah de tirer des roquettes vers le nord d'Israël jusqu'au dernier jour des combats, qui ont cessé le 14 août. Depuis l'entrée en vigueur d'une trêve à la suite de l'adoption de la résolution 1701 par le Conseil de sécurité de l'ONU, le calme règne au Sud-Liban. Aux termes de cette résolution 1701, adoptée en août et qui a mis fin aux combats, des milliers de soldats de l'armée libanaise et des renforts de Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) doivent se déployer au Sud-Liban après le départ des troupes israéliennes. «Et après ?», dira-t-on encore une fois, puisque les mêmes causes vont inévitablement produire les mêmes effets.