Lors de cette conférence animée par M. Djamel Fardjallah, 1er vice-président du parti de Saïd Sadi, il a été question surtout de la révision constitutionnelle décidée par le président de la République, lequel projet constitue, d'après le conférencier, «une dérive éthique et politique». «M. Bouteflika cherche à se pérenniser et assurer le maintien de son entourage au pouvoir», dit-il. Jugeant que cette nouvelle constitution n'est qu'un «texte doctrinal, de type charte nationale, à travers lequel le régime se nourrit à la sauce conservatrice». Le pouvoir, d'après le numéro deux du RCD, a basculé vers les intégristes. On a vu Kébir et consorts reçus en héros et présentés comme les chantres de paix «alors qu'ils sont en infraction vis-à-vis des lois de la République et même des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale». «La constitution que propose le RCD est celle fondée sur les valeurs et les principes universels afin de garantir la refondation de l'Etat à travers une régionalisation modulable», a soutenu M. Fardjallah. L'orateur soulignera, par ailleurs, que le pays est engagé dans une «phase de reconstruction du parti unique», caractérisée par une «offensive généralisée contre les organisations autonomes, en l'occurrence les syndicats et les partis politiques». Des formations qui en dépit d'un tel climat «luttent pour préserver leurs espaces d'expression.» Sur le plan économique, M. Fardjallah considère que la «corruption du tissu administratif et institutionnel a fait que le pays soit classé dans le dernier wagon» et que la «panne a atteint tous les rouages de l'Etat, en dépit d'une manne financière jamais rassemblée par le passé». «On a l'impression que plus le baril de pétrole augmente, plus la misère s'accroît». En Algérie, fait-il observer, aucune politique de développement n'a été mise en place pour transformer cette aisance financière en projet de développement. C'est ce qui fait, selon le bras droit du Dr Sadi, que «les investisseurs étrangers rechignent à s'engager en Algérie dans un environnement économique et institutionnel contraignant».