Le RCD a organisé, jeudi dernier, à Mohammadia (banlieue est d'Alger) une conférence-débat autour de la situation prévalant dans le pays. Lors de cette conférence animée par M. Djamel Fardjallah, 1er vice-président du parti de Saïd Sadi, il a été question surtout de la révision constitutionnelle décidée par le président de la République, lequel projet constitue, d'après le conférencier, « une dérive éthique et politique ». « M. Bouteflika cherche à se pérenniser et assurer le maintien de son entourage au pouvoir », dit-il. Jugeant que cette nouvelle constitution n'est qu'un « texte doctrinal, de type charte nationale, à travers lequel le régime se nourrit à la sauce conservatrice ». Le pouvoir, d'après le numéro deux du RCD, a basculé vers les intégristes. On a vu Kébir et consorts reçus en héros et présentés comme les chantres de paix « alors qu'ils sont en infraction vis-à-vis des lois de la République et même des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale ». « La constitution que propose le RCD est celle fondée sur les valeurs et les principes universels afin de garantir la refondation de l'Etat à travers une régionalisation modulable », a soutenu M. Fardjallah. L'orateur soulignera, par ailleurs, que le pays est engagé dans une « phase de reconstruction du parti unique », caractérisée par une « offensive généralisée contre les organisations autonomes, en l'occurrence les syndicats et les partis politiques ». Des formations qui en dépit d'un tel climat « luttent pour préserver leurs espaces d'expression. » Sur le plan économique, M. Fardjallah considère que la « corruption du tissu administratif et institutionnel a fait que le pays soit classé dans le dernier wagon » et que la « panne a atteint tous les rouages de l'Etat, en dépit d'une manne financière jamais rassemblée par le passé ». « On a l'impression que plus le baril de pétrole augmente, plus la misère s'accroît ». En Algérie, fait-il observer, aucune politique de développement n'a été mise en place pour transformer cette aisance financière en projet de développement. C'est ce qui fait, selon le bras droit du Dr Sadi, que « les investisseurs étrangers rechignent à s'engager en Algérie dans un environnement économique et institutionnel contraignant ».