« Quand un chef d'Etat déclare qu'il s'est réconcilié avec son peuple, il ne se fait pas escorter par toute une armée pour se rendre en Kabylie. Quand on est chez soi, on ne mobilise pas des dizaines de milliers de policiers pour visiter Tizi Ouzou », a déclaré, d'emblée hier Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS, lors d'un meeting qu'il a animé devant le siège de la section communale de son parti à Tizi Ouzou. « Bouteflika a oublié que Guermah Massinissa a été tué dans les locaux de la gendarmerie à Beni Douala et a oublié aussi que son ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, a traité ce jeune de voyou », a-t-il affirmé pour répondre au président candidat qui avait, pour rappel, déclaré : « Je ne sais pas qui était à l'origine des événements de Kabylie en 2001. » « L'élection présidentielle du 9 avril a séparé le camp des hommes et celui des lâches qui veulent acheter des voix avec l'argent du contribuable. C'est l'argent du peuple qui est en train d'être utilisé », a-t-il martelé, tout en s'attaquant sans ambages au directeur de campagne de Bouteflika dans la wilaya de Tizi Ouzou. « Nous n'accepterons jamais le chantage économique que fait Bouteflika pour la Kabylie », a-t-il laissé entendre devant une foule nombreuse qui répliquait par des applaudissements. Par ailleurs, le numéro deux de la formation de Hocine Aït Ahmed a estimé que « le pouvoir vient d'adopter une nouvelle forme d'élections. Il a, d'ailleurs, ramené des candidats qui ne se retirent jamais », a-t-il insisté. Notons, enfin, que les militants du FFS ont improvisé une marche vers le siège. Les marcheurs, à leur tête Karim Tabbou, ont scandé, tout le long de l'itinéraire, des slogans hostiles au pouvoir.