Ahmed Ouyahia a dénoncé, jeudi à Tizi Ouzou, les propos de l'ex-émir national de l'Armée islamique du salut (AIS) dissoute, Madani Mezrag, qui a légitimé l'exécution en 1997, par les terroristes, de Abdelhak Benhamouda, l'ancien secrétaire général de l'UGTA et président du Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie (CNSA). « Ya qatel errouh ouine trouh ? Si tes concitoyens te pardonnent tes crimes, comment affronteras-tu le bon Dieu le jour du jugement dernier ? », a martelé le secrétaire général du RND. Dénonçant l'attitude arrogante de certains islamistes ayant bénéficié de la clémence officielle, le Premier ministre a affirmé que la réconciliation nationale n'est pas une faiblesse de l'Etat. « Les portes du pardon demeurent ouvertes. S'ils veulent déposer les armes, ils sont les bienvenus. Dans le cas contraire, les services de sécurité les combattront jusqu'au bout. On les exterminera avec la kalachnikov (...) Les monts de Sidi Ali Bounab seront nettoyés du terrorisme. » Si le terrorisme a pris racine en Kabylie, c'est à cause des troubles, de l'instabilité et « des jours noirs » qu'a connus la région ces dernières années, a analysé l'orateur, non sans avoir rendu un hommage appuyé à l'armée et aux patriotes (groupes d'autodéfense) auxquels il promet de les recouvrer dans leurs droits. Evaluant la campagne électorale à Tizi Ouzou, il s'est réjoui de l'accueil « historique » réservé au président candidat Abdelaziz Bouteflika. Toutefois, il dénoncera l'attitude des partisans du boycott. « Je devais me rendre à Aïn El Hammam mais on a préféré annuler cette tournée à cause du ''bourourou'' (allusion au FFS). Nous n'avons pas peur. C'est pour éviter d'éventuels troubles. » Dans le même ordre d'idée, il ajoutera : « Attention à ceux qui prônent le boycott ! Certains en ont fait un fonds de commerce en votre nom. »