« J'ai exercé mes fonctions de bonne foi… Si je suis là, c'est parce que j'ai préservé les intérêts de mon organisme… Mais, malheureusement, il y a des gens avec lesquels je n'ai pas voulu marcher. Ceux-ci veulent ma tête à tout prix ! » Ce sont là les propos de M.O, le PDG de l'OPGI, tenus dimanche matin, devant le juge de première instance d'Adrar lors de son procès. Plusieurs charges sont retenues contre lui, à savoir la signature de contrats de marchés contraires à la législation, détournements des biens publics, faux et usage de faux, abus d'autorité. Ont comparu avec lui K.M., chef de service de la comptabilité et A.M. responsable de l'administration, pour complicité et mauvaise gestion. L'audience a duré un peu plus de 5 heures, animée par un groupe d'avocats. Ainsi, pas moins de 17 personnes, dont 5 entrepreneurs et des cadres de l'OPGI, ont défilé à la barre pour témoigner. Les questions abordées par le juge ont eu trait à la passation d'un marché relatif à l'éclairage public des 800 logements de Tililane au profit d'un entrepreneur (le moins disant) alors que la commission d'évaluation technique avait rejeté sa candidature pour manque d'une pièce dans son dossier, au détriment d'un autre postulant dont la soumission a été acceptée. « J'ai voulu faire économiser 9,4 millions de centimes à mon organisme, la commission technique n'est pas souveraine, elle ne fait que proposer et c'est à l'administration de trancher dans l'intérêt de la boîte », répondra M.O. A l''exonération de certaines entreprises des pénalités de retards. A ce sujet, il dira : « Ces entreprises justifient souvent leurs retards par des certificats d'hospitalisation. Par ailleurs, j'ai un plan de charge volumineux à mettre en œuvre, ma mission est de réaliser des milliers de logements. A Adrar, nous avons un déficit important en entreprises de réalisation. » Aux irrégularités dans la gestion de l'opération de la réalisation du nouveau siège de la DG de l'OPGI dont les travaux ont été exécutés depuis 3 ans pour un montant de 1,7 milliard de Cts, mais, jusqu'à présent, il n'y a pas eu la réception définitive de l'ouvrage pour des raisons que le juge s'est efforcé d'élucider avec l'entrepreneur en question. Un chèque de 24 millions de Cts versés à une entreprise mais que la pièce comptable justificative aurait disparu. Cependant, l'avocat de la partie civile, dans sa plaidoirie a accusé le PDG de manquement dans l'exercice de ses fonctions, il lui a alors réclamé un versement de 2 millions de DA pour torts causés à l'OPGI. Les avocats de la défense ont axé leur stratégie sur la bonne foi de leurs mandants, sachant « qu'aucun préjudice n'a été causé à cet organisme, que la réglementation permet au gestionnaire de prendre les décisions qui vont dans l'intérêt de l'Office et que la perte ou la disparition d'un document est une chose courante dans les administrations… » Pour sa part, le représentant du ministère public s'est limité à requérir une peine de 3 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de DA pour chacun des 3 inculpés. Le verdict sera rendu le 12 avril prochain. On notera que le mis cause suspendu de ses fonctions depuis août 2008 est en liberté.