Dans son allocution, M. Bedjaoui a souligné que l'immatérielle production, défiant les lois naturelles de la physique, «exprime la vie des hommes, confondue en termes d'espace et de temps (…)». De son côté, la ministre de la Culture, Mme Toumi a indiqué que «le patrimoine culturel intangible composé de gestes et gestuelles, de cérémonies et rituels, de musiques et de productions littéraires, est conservé jusque-là grâce à la sollicitation de la mémoire individuelle mais aussi de la mémoire sociale et collective», ajoutant : «Ce patrimoine exprime naturellement l'univers culturel et symbolique des communautés qui en connaissent l'essence, en savent les significations et les perpétuent en les reproduisant.» Pour sa part, Koïchiro Matsuura, directeur général de l'Unesco, a mis en valeur le «long travail» mené par la communauté internationale sur la fonction et les valeurs des expressions et pratiques culturelles ainsi que des monuments et sites culturels et les «nouvelles approches ouvertes en matière de compréhension et de protection de notre patrimoine». «Le rôle joué par les communautés et les groupes dans l'identification, la revitalisation et la transmission de ce patrimoine a été particulièrement souligné, et l'adoption de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été le point d'orgue de cette reconnaissance», a-t-il encore ajouté. Organisée par l'Algérie et l'Unesco, cette rencontre de deux jours, à laquelle participent 24 pays membres du comité et 36 pays observateurs ainsi que des organismes internationaux et des ONG, a pour but la réflexion sur le règlement d'attribution de classement des chefs-d'œuvre de l'humanité en matière de patrimoine culturel immatériel. Chargé de la mise en œuvre de la Convention de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, adoptée en 2003, le comité aura pour mission de «préparer les directives opérationnelles, en particulier les mécanismes d'assistance et les critères d'inscription», avait indiqué l'Unesco. La Convention de 2003 vise à sauvegarder le patrimoine vivant, sous des formes aussi variées que les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers, les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel. Elle prévoit une assistance aux Etats, parties prenantes pour l'établissement d'inventaires, ainsi que des systèmes de coopération internationale. Deux listes sont également créées par la Convention : la liste représentative du patrimoine immatériel de l'humanité et celle du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, selon l'Unesco. L'Algérie a été, en mars 2004, le premier pays à déposer son instrument de ratification de la Convention. A la date du 11 novembre 2006, 68 pays ont déposé leur instrument de ratification auprès de l'Unesco.