L'association Espérance d'Akbou, qui s'occupe de la prise en charge des enfants autistes, des trisomiques et des infirmités motrices cérébrales (IMC) a réussi une mission difficile. Celle de placer en milieu scolaire ordinaire un contingent de ces enfants présentant des troubles du spectre autistique. «Nous avons placé 18 enfants dans des classes ordinaires à différents niveaux du cycle primaire, à travers plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa. Ces enfants sont assistés par des auxiliaires de vie scolaire (AVS), grâce à des contrats établis par la direction de l'action sociale», fait savoir la directrice de cette association, créée il y a quelques années à l'initiative d'un groupe de parents d'enfants autistes. Une avancée significative sur la voie de l'intégration sociale par l'inclusion scolaire. Pour autant, tout ne va pas sans accrocs. «En dépit des autorisations en bonne et due forme délivrées par la direction de l'éducation, au nom du droit à la scolarité pour tous, certains directeurs d'établissement ne nous facilitent pas la tâche. Très souvent, ils ne tolèrent pas la présence d'un auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui doit accompagner l'enfant au sein de leurs écoles. Nous menons un combat au quotidien pour faire évoluer les mentalités et forcer le destin, même si nous sommes quelque peu handicapés par le vide juridique dans ce domaine», explique-t-elle. «Cela impacte négativement le cursus scolaire de l'enfant, lequel ne peut pas se rendre à l'école sans l'aide et l'assistance de l'AVS qui reçoit malheureusement une très faible rémunération», souligne-t-elle. Sur les 48 enfants encadrés actuellement au siège de l'association par un staff pluridisciplinaire, composé d'éducatrices spécialisées et d'un psychologue orthophoniste, 8 enfants sont éligibles à la scolarisation, eu égard à leur symptomatologie légère. «Leur scolarisation est tributaire de l'ouverture de nouveaux postes budgétaires pour le recrutement des AVS. Nous ignorons si cette question sera tranchée dans les semaines ou les mois à venir. En tout cas, c'est notre vœu le plus cher», a déclaré la présidente. Puissant facteur d'intégration s'il en est, l'école ne devrait néanmoins pas faire l'impasse sur le travail de sensibilisation pour transcender les clichés éculés et vaincre la stigmatisation qui entoure ces personnes en situation de handicap. Même si le défi s'annonce difficile, les animateurs de l'association nourrissent de folles espérances pour repousser les limites du handicap et faire de l'autiste un citoyen à part entière, intégré et épanoui.