Lancé par Bouteflika lui-même en mai 2002, le chantier du port de pêche d'El Marsa, à l'extrémité ouest du littoral de Chlef, traîne toujours en longueur. Son taux de réalisation n'atteindrait, selon les dernières estimations, que 80% après avoir consommé plus de 300 milliards de centimes et nécessité une enveloppe supplémentaire. Le directeur des travaux publics de la wilaya a promis récemment que le projet sera réceptionné définitivement en juillet ou août prochain, mais certaines sources très au fait du dossier doutent de la capacité des intervenants à terminer les travaux restants dans un délai assez court. Ceci d'autant que les restes à réaliser se situent principalement au niveau des eaux et nécessitent donc une équipe spécialisée dans ce genre d'intervention. Pour rappel, le marché a été résilié avec la SOTRAMO avant d'être confié à une entreprise publique du secteur, en l'occurrence MEDITRAV. Prévue pour trois ans et demi, la réalisation de cette infrastructure aura finalement duré plus de sept ans, plongeant les pêcheurs et les jeunes chômeurs de la région dans le désarroi. Les déplacements du Président de la République, des Ministres et des autorités locales sur le site n'ont pas changé grand-chose à la situation. Les retards considérables enregistrés sont dus, pour une large part, aux problèmes d'ordre technique et financier, qu'a connus cet ouvrage. Ce qui avait poussé le ministère des travaux publics à prononcé la résiliation du contrat avec le premier intervenant. Son successeur, qui a été réquisitionné par le même ministère, n'a pas été non plus épargné par les mêmes contraintes, puisqu'il a dû attendre de longs mois avant l'affectation des crédits nécessaires au titre de la réévaluation de l'enveloppe initiale. Le chantier a, certes, repris mais il serait loin d'atteindre la vitesse de croisière tant attendue, à en croire des sources locales. Le nouveau port devrait accueillir une centaine d'embarcations entre chalutiers, sardiniers et petits métiers. Situé dans une zone riche en ressources halieutiques, il représente un outil stratégique pour la relance de l'activité de pêche et la création d'une dynamique socioéconomique dans une région frappée de plein fouet par le chômage galopant et le phénomène de la harga vers l'autre rive de la Méditerranée.