La durée de la grève sera déterminée le 3 février. Plus de 500 stations-service seront paralysées dès le 7 février prochain. C'est ce qu'a annoncé, hier, le président de la Fédération nationale des exploitants libres des stations- service, Mostapha Boudjemlal, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'Ugcaa. Le service minimum sera, en revanche, assuré, selon M.Boudjemlel. La fédération déposera, aujourd'hui un préavis de grève de 15 jours. «Si les pouvoirs publics ne réagissent pas à cette situation, nous entamerons le débrayage au lendemain de l'expiration du délai du préavis de grève», a-t-il déclaré. Cette décision a été prise à la suite du silence de la tutelle et de toutes les parties saisies à ce sujet, explique le président de la fédération. Le ministre de l'Energie avait déclaré, lui-même, a indiqué M.Boudjemlal, que le problème le dépasse et qu'il a pris une autre dimension. Rappelons que la fédération a donné un moratoire d'un mois à partir du 18 décembre dernier. La revendication principale des exploitants libres des stations-service reste la concession. Le contrat de gérance, exigé par Naftal, d'une durée indéterminée, est rejeté dans le fond et dans la forme par les exploitants libres. Naftal Algérie avait menacé d'arrêter d'approvisionner près de 800 stations d'essence privées, sur le territoire national «si ces gérants ne se soumettent pas à sa décision de signer un contrat de location de gestion» avant le 31 décembre 2006. La décision n'a pas été appliquée jusqu'à présent. Selon les déclarations de M.Boudjemlal, le gouvernement aurait lui-même intervenu dans ce sens. M.Boudjemlal a rencontré en fait M.Belkhadem, à l'occasion de la signature de la loi de finances 2007, le 26 décembre dernier. Il l'a rassuré en lui disant: «Ils ne vous feront rien», c'est-à-dire Naftal n'arrêtera pas la provision de carburant après le 31 décembre. Le contrat de gérance exigé par Naftal va faire de cette compagnie la propriétaire de ces stations en dépit du fait qu'elle ne possède pas des contrats de propriété. Cet acte est considéré par les exploitants libres de stations-service comme «une infraction à la loi commerciale». Selon M.Boudjemlal, ce contrat ne donne aucune garantie de pérennité à l'exploitant. De ce fait, les représentants demandent que soit revue l'appellation du contrat, son remplacement par celle de convention et surtout revoir l'article 28 du contrat qui stipule qu'en cas de décès du gérant de la station, les ayants droit ne peuvent reprendre la succession. Quant aux responsables du ministère de l'Energie et des Mines, ils considèrent que les problèmes soulevés ne sont pas aussi graves qu'au regard de leur description, tout en estimant en revanche, que l'inquiétude des familles, quant à l'avenir de leurs enfants et de leur emploi, est légitime. Pour eux, le contrat est une question d'ordre juridique. Ils demandent, toutefois, à la fédération de tempérer la situation tout en leur assurant que les portes du dialogue sont toujours ouvertes. A la fin de la conférence de presse, M.Boudjemlal a annoncé que la fédération a reçu, la veille et tard le soir, une invitation du ministère de l'Energie pour une réunion prévue pour hier soir.