«Il n'y a pas plus fasciste que celui qui a squatté la direction du parti, a interdit la parole aux militants et a fermé la porte du siège national devant les anciens de 1963», a déclaré Massinissa, étudiant qui s'est présenté, hier, à la rédaction en compagnie d'une vingtaine de vieux militants du FFS, tels que Si Chérif, Brahimi Mohamed et Ahmed Ali Tahar. Ces derniers ont brossé un tableau sombre de la situation du parti : «Absence de débat démocratique, léthargie, déviation de la ligne politique du parti, violation des textes et statuts régissant le FFS». Le malaise dure, selon eux, depuis le 3e congrès du parti et s'est exacerbé avec la désignation de Ali Laskri à la tête du secrétariat national, il y a 2 ans. «Nous appelons tous les militants au sein de leur structure d'attache organique, à engager le débat sur les voies et moyens d'une sortie de crise politique respectueuse du cadre statutaire du FFS. Il n'est plus possible de se taire face aux dérives anti-démocratiques avérées à l'intérieur de notre parti», ont-ils lancé, promettant de revenir à la charge après l'Aïd. Le FFS connaît, d'après eux «un dysfonctionnement flagrant», aggravé par les décisions «irresponsables» de certains membres de la direction. «Ils veulent aller vers un congrès sur mesure», a affirmé Si Chérif, ancien militant de 1963. Réaffirmant leur soutien au président du parti, Hocine Aït Ahmed, les frondeurs réclament la réhabilitation du politique à l'intérieur du parti, l'instauration d'un débat militant à tous les niveaux des structures, la réhabilitation des structures légales et légitimes du parti et la convocation d'un conseil national extraordinaire pour l'ouverture d'un débat de fond sur l'état du parti… «Nous ne voulons pas casser notre parti, mais le remettre à temps sur les rails en application des statuts du parti qui sont mis sous le boisseau par le secrétariat national. Aït Ahmed est tenu éloigné de la réalité du parti…», a ajouté, pour sa part, Mohamed Brahimi, premier secrétaire de section de Raïs Hamidou en 1989. Revenant sur l'incident qui s'est déroulé, jeudi dernier au siège national du parti, les contestataires nient les faits qui leur sont reprochés par Karim Tabbou et affirment «n'avoir pas l'intention de faire un coup d'Etat au FFS». Selon eux, leur présence au siège «était dans le but d'engager un débat démocratique avec la direction afin de remédier à cette situation de blocage». Ce sont les secrétaires nationaux, ont-ils renchéri, qui ont usé de la violence, «en faisant appel à des policiers», pour «nous expulser du siège». Pour rappel, les frondeurs du FFS se sont rendus, jeudi dernier, au siège national du parti et ont occupé la salle de conférences jusqu'à 22h00, avant d'être délogés par des militants du parti, selon les déclarations de Karim Tabbou qui s'est rendu, vendredi, à notre rédaction.