Les transferts de ces cas de cancer ne sont plus effectués depuis la résiliation de la convention qui liait la cnas à l'Institut Pierre et Marie Curie de Paris suite à un contentieux financier. Ils sont plus d'une dizaine d'enfants qui nécessitent un traitement conservateur pour préserver au mieux la vision. Selon le responsable chargé des conventionnements à la direction générale de la CNAS, M. Ghalmi : « La décision d'arrêter de transférer les malades vers à l'institut Curie n'est pas liée au contentieux mais aux coûts élevés proposés à nos malades. cependant, la cnas est à la recherche d'autres sites afin de prendre en charge ces cas. Des contacts ont été établis avec des centres à Nice et à Lyon où des enfants ont été pris en charge. » Actuellement, ces enfants sont pris en charge au niveau de l'hôpital Mustapha Bacha, à Alger, au service d'ophtalmologie et au centre Pierre et Marie Curie. Ils sont traités par chimiothérapie pour réduire la taille des tumeurs, mais la multiplication des cures peut entraîner des effets secondaires néfastes, tels que la surdité et des troubles neurologiques, selon les spécialistes. Ces enfants âgés entre 4 mois et 1 an peuvent être pris en charge en Algérie, puisque des médecins ont été formés dans ce sens. Le manque d'un appareil spécifique fait que les malades algériens dépendent encore de compétences étrangères et les coûts sont très élevés. Les traitements conservateurs consistent en la thermochimiothérapie, une technique de pointe. Cette technique combine l'action de la chaleur et celle de la chimiothérapie. La chaleur permet de sensibiliser la tumeur au médicament dont l'action anticancéreuse est ainsi renforcée. C'est un traitement qui conserve l'œil et qui permet d'éviter l'irradiation externe, nous explique-t-on. « Le premier cycle du traitement commence par une séance d'une heure de chimiothérapie (perfusion intraveineuse de carboplatine) immédiatement suivie d'une séance de thermothérapie effectuée au bloc opératoire sous anesthésie générale. La chaleur est appliquée sur la tumeur pendant 5 à 20 minutes à l'aide d'un laser d'iode dirigé par l'intermédiaire d'un microscope opératoire, ce qui permet une grande précision. Le traitement s'échelonne sur 2 à 4 cycles espacés de 28 jours, selon la taille de la (des) tumeur(s). Chaque cycle comporte une perfusion de carboplatine et une ou deux séances de laser », nous a expliqué un oncologue au CPMC. « C'est cet appareil au laser qui manque dans le service d'ophtalmologie. La responsabilité revient au chef de service d'en commander à la direction afin que ces enfants soient pris en charge dans notre pays », nous affirme notre interlocuteur. Pour M. Ghalmi : « L'Algérie a tous les moyens pour mettre cet appareil à la disposition des médecins spécialistes sont capables d'assurer ce type d'intervention. »