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Le calvaire des cancéreux
CENTRE PIERRE ET MARIE CURIE
Publié dans El Watan le 25 - 08 - 2005

Les malades atteints de cancer sont, le moins que l'on puisse dire, abandonnés à leur triste sort. Et pour cause. Le centre anticancéreux Pierre et Marie Curie (CPMC) connaît, à longueur d'année, une affluence nombreuse de malades en provenance des quatre coins du pays.
Le cancer du sein, par exemple, est très répandu dans la wilaya de Tamanrasset. Le nombre de cas enregistrés au niveau national se situe entre 4000 et 7000. Les femmes sont touchées, pour la majorité, par les cancers du sein et du col utérin, alors que les hommes sont plus touchés par les cancers des poumons et de l'appareil digestif. Concernant le cancer pédiatrique, plus de 1000 cas sont relevés chez les enfants en Algérie, soit un taux de 5%. Cependant, au CPMC où nous nous sommes déplacés, les malades font face à une pénurie criante de médicaments indispensables pour les séances de chimiothérapie et pour le traitement de cette maladie. Les pannes répétitives du scanner du service radiologie, suite à sa surexploitation, dure déjà depuis 7 mois. La plupart des malades sont orientés vers les cliniques et les centres d'imageries privés. C'est ainsi qu'ils se trouvent dans l'obligation de débourser pas moins de 12 000 DA pour une IRM et de 6500 à 7300 DA pour le scanner. « Une panne des équipements radiothérapeutiques nous perturbent dans notre traitement. Nous attendons longtemps pour obtenir un rendez-vous, mais le cancer n'attend pas entre-temps. Il nous ronge », explique un patient rencontré au CPMC. Quant aux tarifs appliqués, ils sont jugés exorbitants par les patients. Le non-remboursement de quelques médicaments constituent, en outre, un véritable casse-tête pour des cancéreux salariés qui continuent de souffrir le martyre. Le Zoladex, des hormones injectables destinées aux personnes atteintes du cancer du sein, est cédé à 18 000 DA sachant que le patient est tenu de se procurer ce médicament chaque 28 jours durant 2 ans. Idem pour le Xeloda 500 qui coûterait pas moins de 36 710 DA et qui n'est pas remboursé par la Caisse nationale de l'assurance sociale (Cnas). Ce médicament n'est pas inscrit sur la nomenclature des médicaments remboursables par la Cnas. Activant dans le cadre de l'aide aux cancéreux, l'association El Amel n'arrive plus à répondre aux doléances des malades. « Nous sommes submergés par les cris de détresse de nos malades à la recherche de médicaments indispensables pour leurs traitements », témoigne Mme Ketab Hamida, secrétaire générale de cette association. Pour notre interlocutrice, El Amel a déboursé pas moins de 80 000 DA de factures pour les scanners et les IRM aux patients. « Certes, nous bénéficions d'une réduction de 40%, mais nous ne pouvons venir en aide à l'ensemble des patients, d'autant plus que 80% des aides nous parviennent de particuliers », ajoute-t-elle. Cette responsable affirme que pas moins de 588 dossiers de malades non inscrits à la caisse d'assurance sont actuellement pris en charge par l'association. Les attestations de non-affiliation à la Cnas et à la Casnos sont exigées aux malades. Par ailleurs, Mme Ketab lance un appel pressant à toutes les âmes charitables afin de venir en aide aux cancéreux atteints de leucémie (cancer du sang) : « Ces malades ont un besoin vital en plaquettes pour leur traitement, celles-ci sont rares de nos jours. » Intervenant dans les colonnes d'El Watan (lire notre édition du 8 août), le professeur Kamel Bouzid n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger cet état de fait. « Le Centre Pierre et Marie Curie d'Alger, le plus important établissement consacré à la lutte contre le cancer, enregistre une grave pénurie de médicaments destinés à la chimiothérapie anticancéreuse », a-t-il déclaré. Et d'ajouter que les patients ne peuvent plus se fournir pour la chimiothérapie auprès de la cellule d'urgence mise en place au niveau de la PCH (principal et unique fournisseur des hôpitaux). Pourtant ces produits, insiste-t-il, sont disponibles au niveau de ladite structure. A en croire Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors de sa visite, avant-hier, au CHU Mustapha Pacha, le monopole de la PCH sera levé à la fin de septembre prochain. Les hôpitaux peuvent, d'après lui, s'approvisionner auprès des fournisseurs privés nationaux ou étrangers, à condition de respecter les dispositions du cahier des charges. Amar Tou a affirmé que les médicaments indispensables pour le traitement du cancer seront disponibles vers la fin septembre, ce qui va mettre un terme à la longue souffrance des cancéreux. Pour rappel, Amar Tou a avancé, lors d'une journée d'étude sur le cancer organisée le 20 août, le chiffre ahurissant de 250 000 cas de cancer recensés actuellement. Il avait insisté auprès des responsables de la PCH pour accorder la « priorité absolue » aux médicaments destinés aux cancéreux dans leur programme d'importation, tout en soulignant la nécessité d'ouvrir de nouveaux centres spécialisés à travers le pays dans le but d'atténuer la souffrance des patients. Entre 30 000 à 35 000 nouveaux cas, a-t-il dit, sont enregistrés chaque année. Selon lui, ce chiffre est appelé à augmenter pour atteindre, en 2010, 60 000 nouveaux cas. L'augmentation de l'espérance de vie à la naissance (51 ans en 1962 et 74 ans en 2004), la pollution et le tabagisme sont à l'origine de cette situation menaçante. Sur 100 000 habitants, 100 cas de cancer ont été enregistrés en 2003 dans 12 wilayas.
I. Nadir, Nadir Kerri


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