Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a annoncé, il y a deux jours, que désormais les femmes âgées de 40 ans et plus bénéficieront d'une mammographie gratuite afin de procéder au dépistage précoce de la présence d'un éventuel cancer du sein. Elles seront convoquées systématiquement, dès qu'elles atteignent l'âge sus-mentionné par la Caisse nationale de Sécurité sociale pour passer l'examen dans l'un des quatre centres régionaux d'imagerie de l'organisme. “Un programme est en préparation à ce sujet et concerne toutes les assurées automatiquement dès qu'elles atteignent 40 ans”, a déclaré le membre du gouvernement, qui a assuré, en outre, que des formations sont prévues en direction des équipes médicales et du personnel de la Cnas chargés de l'opération. Le ministre du Travail s'est montré optimiste quant à la réussite de la démarche, coordonnée entre les services de son département et celui du ministère de la Santé. Il réalise, ainsi, un engagement qu'il avait pris, il y a près d'une année, dans un souci de réduire la pression sur le Centre Pierre-et-Marie-Curie, (CPMC), du CHU Mustapha-Pacha, qui reçoit des femmes souffrant du cancer du sein quasiment de l'ensemble du territoire national. Selon les chiffres de l'Institut national de la santé publique, entre 5 000 et 7 000 nouveaux cas sont enregistrés, chaque année, en Algérie. L'incidence a été multipliée par 5 en 20 ans. La prévalence a grimpé de 10 pour 100 000 habitants en 1990 à 50 pour 100 000 habitants actuellement. Parfois, les femmes arrivent en consultation à un stade avancé de la maladie, soit quand la médecine ne peut plus faire grand-chose pour les guérir du mal. Même une ablation du sein s'avère alors inutile si le cancer s'est propagé aux autres organes du corps. Le traitement précoce ramène, toutefois, le taux de guérison, et par là même de survie, à 70%. Sur les causes du cancer du sein, qui atteint généralement les femmes à partir de 40 ans, mais qui n'épargne pas pour autant les plus jeunes, les avis sont assez partagés. Il n'en demeure pas moins qu'il est confirmé scientifiquement que les contraceptifs oraux, pris sur une durée relativement longue, augmentent d'une fois et demie le risque de cancer du sein, au même titre que les traitements hormonaux substitutifs, prescrits généralement pour les femmes en phase de ménopause. Les prédispositions génétiques ont aussi leur part de responsabilité dans le déclenchement de la maladie, d'où l'impératif posé aux femmes, dont un proche a eu un cancer du sein, de procéder à des examens de dépistage réguliers. Au-delà, une étude effectuée par des spécialistes américains – dont les résultats ont été publiés lundi dernier par la revue médicale on line Cancer research – a montré que la combinaison de l'antidiabétique Metformine à l'anticancéreux Doxorubicine lutte plus efficacement contre le cancer, (dont celui du sein) en ciblant et en détruisant mieux les cellules souches qu'un traitement à la chimiothérapie seul.