A l'appel du Comité « Printemps noir d'Akbou », quelques centaines de personnes ont marché à travers les rues de la ville d'Akbou, principalement pour le boycott de l'élection présidentielle, mais également pour dénoncer une situation sociale, politique et une conjoncture économique où l'on retrouve pêle-mêle « la corruption, la cherté de la vie, la misère sociale et économique, le chantage économique exercé à l'encontre de la Kabylie ainsi que le pouvoir, ses serviteurs et ses relais ». Cet appel, qui était adressé à l'ensemble des partis politiques de l'opposition démocratique, aux syndicats ainsi qu'à toute la société civile, n'a finalement été entendu que par le RCD, présent à travers ses militants et ses députés, en l'occurrence Tarik Mira et Ali Brahimi, les anciens militants du Mouvement citoyen, ainsi que par de nombreux militants du Mak. Pour les initiateurs de la marche, tels que Saïd Salhi et Sofiane Adjlane, il était important de briser l'hégémonie des partisans de Bouteflika dans la région qui n'ont pas hésité à noyer la ville sous des tapis d'affiches du candidat Bouteflika. A noter également que pas moins de sept ministres ont visité la capitale de la « Haute Soummam » en l'espace de deux semaines. La marche s'est déroulée dans le calme et la discipline, en l'absence des forces de l'ordre qui avaient obtenu la veille, des organisateurs, des garanties qu'il n'y aurait pas de « casse ».