« Dans la commune de Sidi M'hamed où je réside depuis 1983, je n'ai pas le droit de voter, contrairement aux…morts », se plaint, coléreuse, une femme d'Alger-centre de retour d'un bureau de vote. Votre nom ne figure pas sur la liste électorale, revenez samedi pour faire cacheter votre carte de vote », répondent les agents de l'APC de Sidi M'hamed à Alger à la foule qui a afflué pour avoir une explication sur l'anarchie dans l'organisation du scrutin du 9 avril 2009. Farida Mounib, une quinquagénaire, munie de sa carte d'électrice, s'est présentée, hier, à notre rédaction pour nous faire part de son embarras : « Je me suis levée de bon matin avec la volonté d'aller au centre de vote où j'ai toujours accompli ce devoir. Surprise, sur les lieux, l'agent du bureau de vote m'apprend que mon nom ne figurait pas sur la liste électorale et me recommande de me rapprocher de l'APC de Sidi M'hamed pour vérifier l'enregistrement de mon identité sur la liste. Arrivée à l'APC, je constate que je ne suis pas la seule à être dans cette situation, au moins une trentaine de ''désormais'' « non électeurs » étaient au guichet espérant trouver une solution à leur problème ». Avant d'ajouter : « Je n'ai jamais vu ça, ni moi ni aucun membre de ma famille qui résidons dans la commune de Sidi M'hamed n'avons pu voter aujourd'hui. Pire encore, au niveau de l'APC, on nous a demandé de revenir samedi pour résoudre ce problème. Ce qui sera trop tard pour voter. » La mort dans l'âme, Farida rentre chez elle sans avoir pu donner sa voix à son candidat favori. Au niveau de l'APC, personne n'est capable de nous révéler les raisons d'une telle confusion. « Aucun responsable n'a daigné nous recevoir pour nous expliquer comment cela se fait que des noms de morts figurent sur la liste, alors que les vivants n'y sont pas. On annonce une forte participation alors que rien qu'à Sidi M'hamed, il y a eu plus de plaignants à l'APC que d'électeurs aux centres de vote », dénonce Mourad, habitant du quartier. Au niveau de l'APC d'Hussein Dey, Abdelhamid Lemloum, la cinquantaine, a voté à la place d'un jeune homme qui s'est suicidé il y a deux ans et qui portait le même nom. Une résidante de ladite commune jure de « ne plus voter dans un pays ou tout se passe dans le brouillard ».