Faute de moyens, les investigations ont porté en effet uniquement sur un examen superficiel de ce reptile géant, en attendant que l'inspection vétérinaire daigne désigner un spécialiste pour mieux situer les causes de la mort. Espèce protégée, la tortue luth est classée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Comité sur la situation des espèces protégées au Canada (Cosepa) en danger critique d'extinction. 40 000 tortues meurent chaque année, prises accidentellement dans des palangriers et des chaluts ou simplement tuées par les débris d'engins de pêche qui dérivent en surface et les déchets jetés depuis les bateaux. Le braconnage et la chasse à grande échelle, bien que persistants dans certaines régions océaniques, se sont nettement réduits, en revanche, se limitant de façon pernicieuse, néanmoins, à la récolte des œufs de tortue qui, dit-on, se négocient à prix d'or. La bête découverte par l'UCD n'est pas le premier spécimen à s'aventurer dans les eaux de Béjaïa. En 2002, c'est une tortue caouane qui en a fait l'amère expérience, en venant mourir au lac Tamelaht, non loin de l'aéroport. Seulement, la non-préparation de cette structure, chichement équipée, pose un problème quant à la prise en charge éventuelle d'animaux en détresse.