Cette décision a été reçue avec beaucoup de soulagement par les partis, après une longue période de doute suite à la suggestion tendant à jumeler les locales et les législative, faite par le chef du gouvernement et secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. «Nous accueillons avec satisfaction cette décision inscrite dans le cadre de la Constitution», nous a déclaré, hier, Miloud Chorfi, chargé de communication du RND. Même réaction chez le PT, le mouvement El Islah et le RCD. «C'est une échéance normale. Le calendrier n'est pas chamboulé», a affirmé Ramdhane Taâzibt. Pour sa part, Lakhdar Benkhellaf, député d'El Islah à l'APN, a précisé que son parti était, dès le départ, contre le jumelage des deux échéances. «La tenue des législatives en mai est en conformité avec la loi électorale», a-t-il souligné. La date du scrutin étant fixée, les machines électorales des partis sont d'ores et déjà mises en branle. Si pour la majorité des formations politiques, la participation à ce nouveau rendez-vous est évidente, pour d'autres, il faut attendre la décision de leurs instances suprêmes pour clarifier leurs positions. Le RND et le FLN, deux partis au gouvernement, ont affiché leur volonté d'y participer. «Naturellement, le RND sera présent avec force à ces élections. Nous allons essayer d'améliorer nos scores et pourquoi pas réaliser un meilleur résultat que celui obtenu en 2002», a lancé Miloud Chorfi. Le RND, selon lui, s'y est préparé depuis déjà plusieurs semaines. Les différentes sorties du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a-t-il ajouté, s'inscrivent dans le cadre de la réorganisation du parti et la préparation de cette échéance. «Le secrétaire général a organisé plusieurs rencontres avec les cadres du parti au niveau des wilayas. Nous avons enclenché le débat entre le sommet (direction du parti) et la base (militants). Nous comptons également sur la participation des femmes et des jeunes, auxquels nous avons consacré une place importante au sein des directions locales», a-t-il enchaîné. Le FLN qui, selon Salah Goudjil, a entamé sa préparation en prévision de cet événement depuis plusieurs mois, «peaufinera ses listes de candidats avant la fin du mois de mars prochain». Absent lors des législatives de mai 2002, la participation du RCD à celles de 2007 se précise. Selon Mohcène Belabès, chargé de communication du RCD, la décision de prendre part à cette consultation «a été prise lors du 3e congrès (tenu les 8 et 9 février) et sera confirmée prochainement par le conseil national». Le parti, a-t-il indiqué, se prépare depuis des mois à ce rendez-vous et va amplifier ses préparatifs durant les mois prochains. Le mouvement El Islah a également mis en activité sa machine en installant, selon Lakhdar Benkhellaf, la commission nationale du parti pour les élections qui, à son tour, mettra en place les commissions de wilaya. Le PT n'a pas encore annoncé sa participation, mais cette option, a fait savoir Ramdhane Taâzibt, est toujours de mise. Le parti, a-t-il souligné, tient chaque semaine des réunions avec la base militante au niveau local. «Les députés du parti ont honoré leur mandature. Si on participe à cette élection c'est pour défendre encore plus les intérêts de la société», a-t-il martelé. Le FFS va lancer également, selon Ali Laskri, premier secrétaire national du parti, le débat autour des législatives au niveau de sa base. «On va ouvrir le débat au moment opportun au niveau de la base et la décision finale sera prise par le conseil national», a-t-il dit. De par l'enjeu capital que revêt cette élection, les responsables des partis mettent en garde contre toute manipulation de la volonté populaire. Le RCD, le PT et El Islah appellent d'emblée à la mise en place de conditions garantissant une élection libre et transparente. «Il appartient au pouvoir d'éliminer la fraude électorale. Cette pratique n'a jamais servi le pays», a tenu à prévoir Mohcène Belabès. Le RCD, selon lui, est en contact avec les partis politiques pour organiser un rempart contre la manipulation des urnes en organisant le contrôle des élections. Pour sa part, El Islah demande l'assainissement des listes électorales, la neutralité de l'administration et de larges prérogatives aux représentants des partis, chargés du contrôle des élections. Le PT appelle aussi à bannir la fraude et à ouvrir les médias à toutes les formations politiques.