Président de l'Association de lutte contre l'alcool et la toxicomanie (ALAT), le docteur Benarab dira que «les troubles mentaux provoqués par la drogue atteignent le cerveau, diminuent la capacité d'apprentissage et influent sur l'état de la mémoire ». Le conférencier ajoutera qu'«un changement de la personnalité survient également et entraîne l'individu à devenir nerveux, anxieux, voire schizophrène et paranoïaque ». Son exposé portera principalement sur une étude statistique d'un échantillon qui se compose de 215 personnes résidant dans trois des quartiers les plus populaires de Constantine, notamment Emir Abdelkader, le centre-ville (précisément la vieille ville) et Boudraâ Salah. Ces personnes ont été interrogées durant la période allant du 15 au 20 avril 2006, par trois équipes constituées d'étudiants universitaires et membres de l'ALAT. A cet effet, les cibles ont été choisies selon la tranche d'âge des 18 ans, et sollicitées dans des cafés et des cybercafés. Au terme de cette étude, les chiffres ont révélé que 76,16% des personnes sondées sont des consommateurs réguliers (dépendants), que 32,13% sont des toxicomanes avérés et 2,07% sont des vagabonds, dont le cas est plus grave, voire dangereux. Pour ce dernier cas, le docteur a signalé que ce taux reste approximatif en raison de l'incapacité des membres de l'association de les approcher de près. Nous saurons par la suite que 58% des consommateurs sont considérés comme polytoxicomanes, que 24% consomment du cannabis, 11% de l'alcool, 1,5% de la codéine, 2% des produits solvants, tels que la colle Patex, et autres diluants et dissolvants. Toujours selon cette étude, 28% des consommateurs sont des collégiens et des lycéens et 75% sont des adultes célibataires.