Paris. De notre bureau De tous les programmes des candidats à l'élection présidentielle en France, c'est celui de Jean-Marie Le Pen qui semble le plus provocateur. L'extrémiste du Front national, qui dit avoir évolué avec le temps, continue en réalité à considérer l'immigration comme la source des malheurs sociaux et économiques que vit la France. Ainsi, a-t-il promis lors de la convention présidentielle organisée à Lille la semaine dernière d'inverser le flux migratoire, de rétablir les frontières au sein de l'espace Schengen et de dénoncer tous les autre traités européens liés à l'immigration. Pour décourager les étrangers voulant venir en France, Le Pen a promis de réduire la durée de la carte de séjour de dix à trois ans, y compris pour ceux qui vivent depuis des années en France. Quant aux étrangers naturalisés depuis moins de dix ans, mais qui ont eu des démêlés avec la justice, ils seront tout simplement déchus de leur nationalité. Sur le plan socio-économique, Le Pen ne manque pas d'idées. Non seulement, il veut supprimer le droit au regroupement familial, mais compte aussi taxer les entreprises de l'Hexagone qui embaucheraient des étrangers en majorant leurs cotisations sociales de 35%. Le Pen supprimera également les allocations familiales. Celles-ci seront exclusivement réservées aux véritables familles françaises. Enfin pour couronner le tout, le candidat de l'extrême droite est décidé à rayer le droit du sol pour le remplacer par le droit du sang. Sur le plan européen, Le Pen ne prévoit pas pour l'instant de supprimer l'euro, mais compte exiger une refonte profonde de la Banque centrale européenne. Mais en cas d'échec de la réforme, il proposera un référendum dans lequel il demanderait aux Français s'ils veulent reprendre leur indépendance. Sur le plan international, le leader du Front national ne prévoit presque rien, sauf de combattre la mondialisation. Mais là aussi, il ne dit pas comment.