Faisant fi de la réglementation en matière de transport urbain et interwilayas, les clandestins, comme on se complaît à les appeler, imposent depuis des décennies un diktat aux chauffeurs de taxis qui détiennent une licence d'exploitation et qui payent rubis sur l'ongle les impôts et les charges. Une forme de concurrence déloyale que les « taxieurs » n'ont cessé de dénoncer, mais les solutions radicales tardent à venir. Le phénomène a la peau dure et tend même à se généraliser à l'ensemble des localités au grand dam des usagers qui, souvent astreints à arriver à l'heure sur les lieux du travail ou au collège, embarquent dans le premier tacot qui pointe. Cette situation de concurrence « illégale » est très en vogue à Chelghoum Laïd, où des automobilistes règnent en seigneurs sur certaines destinations, comme les quartiers populeux de Abdellah Bacha, les 500 logements CNEP, la cité des Baraques (dénommée Dallas par dérision), ainsi que le marché de gros de fruits et légumes. Les « fraudeurs », pour la plupart des jeunes chauffards, en dépit de la traque que leur livrent constamment les services de l'ordre concernés : verbalisations, retraits de permis de conduire et mises en fourrière, n'en démordent point et récidivent le plus souvent pour rafler la clientèle au nez et à la barbe des chauffeurs de taxis « réguliers ». Le syndrome des clandestins est omniprésent à Ferdjioua, Bouhatem, Grarem, en passant par la quasi-totalité des agglomérations de la wilaya. Durant tous les débuts et fins de semaines que Dieu fait, ces conducteurs indélicats, postés dans les parages et guettant la bonne affaire, doublent sans vergogne et toute honte bue le prix de la desserte confortés qu'ils sont par la forte demande induite par les grands rushes de centaines d'étudiants et de travailleurs.