Décidément, rien ne va plus chez les chauffeurs de taxi. La corporation est noyée dans les routiniers déboires et la profession est compromise. C'est du moins ce qui ressort de la conférence de presse animée, hier, à Oran par le président de la section d'Oran de l'Union nationale autonome des chauffeurs de taxi, M.Ouahrani. Ce dernier a réitéré, d'emblée, les revendications socioprofessionnelles auxquelles sont confrontés quotidiennement les chauffeurs de taxi, notamment celles liées à des licences d'exploitation. C'est ainsi qu'il a préconisé le retrait des licences exploitées par les chauffeurs de lignes interwilayas pour les attribuer à ceux assurant le transport urbain. En contrepartie, le conférencier recommande de substituer l'appellation actuelle des chauffeurs de taxi interwilayas en transport interwilayas. Aussi, les exploitants de ces licences devront être régis par des agréments attribués par la tutelle. «C'est la seule et unique solution susceptible de résoudre la problématique posée.» Sachant qu'à Oran, il y a plus de 1000 licences exploitées par les chauffeurs des lignes interwilayas. Ce qui semble gêner le conférencier et les chauffeurs de taxi présents à la conférence est cette lancinante question relative à l'amendement du décret du 8 août 1993. Décret qui, selon M.Ouahrani, est en vigueur depuis quatorze ans sans aucun amendement. Auparavant, et depuis 1997, le décret régissant la profession a été amendé en 1985, 1998, 1992 et 1993. Le phénomène de la prolifération parmi les anciens chauffeurs de taxi fait rage. «Pourquoi ne pas élaborer une nouvelle réglementation et endiguer le chauffeur de taxi?» a déploré M.Ouahrani. Comme il a appelé à la remise en vigueur du «télex de 1992» qui définit la responsabilité du chauffeur dans les affaires liées à la contrebande. «Le chauffeur n'est pas censé jouer le rôle du douanier». Cela dit, les chauffeurs sont exposés à de sévères sanctions aux découvertes des effets prohibés, alors que ces derniers appartiennent aux usagers. «Des sanctions très lourdes», a-t-il déploré, avant d'ajouter que s'il y a responsabilité avérée de ce dernier, le chauffeur doit irréfutablement être sanctionné, a-t-il recommandé. A contrario, en aucun cas les saisies ne doivent s'ensuivre. Ce qui semble sidérer le président de la section locale des chauffeurs de taxi, «le défaut d'un statut particulier du chauffeur de taxi». C'est pourquoi, les responsables de l'intersyndicale se pencheront incessamment sur cette problématique.