Nos interlocuteurs, rencontrés dans des douars et des villages, expriment leurs douleurs inhérentes à la tragédie nationale et les conditions climatiques qui ne leur sont pas favorables. Ils se sentent oubliés par les élus qui ne s'investissent pas dans la prise en charge de leurs problèmes. «Ils sont présents uniquement pour être élus», nous déclare ce jeune diplômé au chômage. Ni routes, ni infrastructures, que des regards tristes exprimant un malaise profond. Le visiteur, qui arrive pour la première fois, est surpris par les difficultés que rencontrent les autochtones. Les attentes fatidiques, pour rejoindre l'école, le travail et les centres de soins compliquent, chaque jour, une situation déjà désastreuse. Insuffisances Le chômage atteint un niveau intolérable, des familles complètes vivent dans la pauvreté et l'habitat reste toujours précaire. L'Etat a consenti beaucoup d'efforts par le biais des plans sectoriels, mais des insuffisances et des limites ont été constatées. Celà nécéssite une nouvelle stratégie plus globale et cohérente. Le projet de proximité de développement rural intégré (PPDRI) a pour objectif de permettre aux populations de rester sur place et à inciter ceux qui sont parties à revenir. Il est conçu pour répondre à l'ensemble des besoins de chaque localité. Il intègre toutes les solutions, de santé, d'emploi, d'habitat et de bien-être social. L'association (populations, élus, la société civile et compétences nationales) est sûrement un gage de la réussite du programme. Le gouvernement prévoit, chaque année, 3 milliards de dollars pour le financement des projets. Le rôle des élus est d'une importance capitale. La rupture avec la gestion clientéliste est exigée. C'est la garantie pour éviter des situations malheureuses comme celle survenue à El Abed en 2006 (des villageois algériens ont franchi massivement la frontière pour crier leur ras-le bol).