« Aucun observateur ne s'attendait à la moindre surprise dans cette élection présidentielle », note un communiqué de presse du Mouvement démocratique et social (MDS), parvenu à la rédaction et signé de Hocine Ali, qui se définit comme le secrétaire général du MDS. En analysant la situation, ce courant politique déduit : « Le taux de participation annoncé renseigne sur la soumission et le haut degré de perversion des institutions de l'Etat impliquées dans ce processus et de leur niveau de délabrement, plutôt que sur le haut degré de conscience des citoyens, comme l'affirme avec contentement Zerhouni. » Les élections sont perçues comme « un détournement du suffrage universel et un véritable coup de force contre la démocratie. Elles fragilisent davantage l'Etat en consacrant le despotisme du pouvoir, en exposant notre pays à des dérives totalitaires plus graves et en annonçant un risque contre l'unité de la nation. » Le MDS parle aussi de « démesure de la campagne électorale » et « d'une liesse populaire préfabriquée ». Les conséquences de l'après-élection risquent d'être incalculables. Tous les signes avant-coureurs sont réunis : sur le front social, « les grèves se multiplient et touchent de plus en plus de secteurs sociaux et économiques, aggravées par l'effritement spectaculaire du pouvoir d'achat de larges couches populaires ». Le communiqué ajoute : « L'opposition démocratique doit mesurer ses propres limites et faiblesses pour les dépasser. Il est possible de transcender les divisions et les querelles internes. Plus que jamais, la société algérienne a besoin d'un point d'appui solide, une opposition démocratique la plus large, unie dans sa diversité, cristallisée autour d'une alternative de changement démocratique radical. » Le mouvement apporte, en outre, sa solidarité aux militants des partis démocratiques qui « ont été et sont encore soumis à des pressions et menaces intolérables, en particulier ceux du FFS et du RCD qui auront été particulièrement ciblés durant leur campagne de boycott ».