Le bureau national du Mouvement démocratique et social (MDS), qui s'est réuni avant-hier, a levé une partie du voile qui cachait les (vrais) enjeux à l'origine de la crise qui a secoué le parti. Ahmed Meliani, nouveau secrétaire général par intérim, se serait rendu compte qu'il est difficile de masquer la vérité tout le temps. Ce dernier, lors de sa toute première conférence de presse, a nié l'existence de divergences fondamentales au sein du MDS, qui est, selon lui, un parti sans fissures. Ces propos ont été bien sûr accueillis par la presse comme un os dur, difficile à avaler. Meliani n'a pas tardé à infirmer ses premières « vérités ». « Hocine Ali et deux autres membres du bureau national qui ont pris l'initiative de tenir une conférence de presse parallèle se situent, de fait, en dehors du mouvement », a noté le bureau national dans un communiqué transmis à notre rédaction. « En tentant d'accréditer la thèse selon laquelle il serait la victime de ‘‘pratiques antidémocratiques'', Hocine Ali refuse de livrer à l'opinion les fondements strictement politiques de la crise grave qui affecte le MDS », est-il ajouté dans le communiqué. Poursuivant son offensive en règle contre l'ancien secrétaire général par intérim, l'aile conduite par Meliani a qualifié Hocine Ali de « chef de file d'un groupe minoritaire acharné à infléchir, par tous les moyens et procédés, la ligne politique et stratégique et les positions du MDS ». Les rédacteurs du document parlent carrément « d'une entreprise de normalisation et de redressement ». Le bureau national du MDS est allé jusqu'à révéler que l'ancien SG et son groupe « juraient sur les intentions positives du pouvoir de Bouteflika ». La preuve : « En septembre 2005, Ali Hocine, devançant les partis croupions traditionnels, allait abîmer le MDS dans une position quasi-favorable à l'amnistie des terroristes, n'était le recul que lui avait imposé le conseil national et le bureau ». Même feu Hachemi Cherif, est-il ajouté, « avait déclaré avoir reçu la position de Hocine Ali comme un coup de poignard dans le dos ». La guerre au sein du MDS oppose ainsi les « conservateurs » et les « libéraux ». Les premiers « restent, selon le communiqué, fièrement attachés aux principes fondateurs du mouvement et à sa ligne stratégique de double rupture avec le système rentier et avec l'islamisme politique ». Les seconds, selon toujours la même source, « demeurent acharnés à déconnecter le parti des forces de la résistance pour le fourvoyer dans des alliances sans principes qui le voueraient à la déchéance politique et morale ». C'est dire qu'au train où vont les choses, le MDS est loin de sortir de la zone de turbulences.