Une année de prison ferme, assortie d'une amende de 20 000 DA, a été requise hier par le procureur général près le tribunal de Constantine à l'encontre du directeur, du chirurgien et de l'anesthésiste de la clinique d'ophtalmologie El Anouar du plateau du Mansourah. Une autre peine de six mois de prison ferme, assortie d'une amende de 15 000 DA, a été requise à l'encontre de deux infirmières. Après deux reports du procès, les cinq accusés ont comparu hier pour négligence médicale ayant causé la mort d'un nourrisson, le handicap à vie à des patients, ainsi que faux et usage de faux. Le verdict sera prononcé le 29 du mois en cours. Les plaintes déposées contre le propriétaire et des médecins de la clinique par plusieurs patients ont permis de dévoiler les dessous de cette affaire, mettant en lumière non seulement le drame de nombre de malades, lesquels se sont vu « ôter » l'œil à leur insu après des actes chirurgicaux simples sur des cataractes, mais des dépassements au niveau de la structure en question. Durant le procès, hier, il a été assuré que suite à l'expertise effectuée par le laboratoire régional de la police scientifique de Constantine, la signature du frère de l'une des victimes, apposée au bas du dossier de la malade, n'était pas conforme. D'ailleurs, toutes les victimes ont affirmé que le directeur de la clinique ne leur avait jamais demandé de signer une décharge dans le cas de complications lors ou après l'acte chirurgical. Le rapport d'enquête de l'inspection générale du ministère de la Santé, effectué le 27 juillet 2008 au niveau de la clinique, fait état, selon l'un des avocats, de « l'absence de fiches pour chaque patient et de l'exercice non autorisé par le ministère de certaines activités, entre autres l'urologie et la gynécologie obstétrique ; en plus du tableau d'affichage des activités et du type d'exercice des praticiens exerçant au niveau de cette clinique, qui s'est révélé non conforme aux instructions ministérielles ». L'on saura auprès d'une source juridique, que sur instruction de l'inspecteur général, « une mise en demeure d'arrêt immédiat de toute activité non autorisée a été adressée à la clinique par la direction de la santé ». Approché par nos soins, un autre avocat nous révèle que « le directeur d'El Anouar aurait recruté des infirmiers travaillant dans d'autres services, en l'occurrence publics, sans agrément de la part des services concernés ».