Partant de l'incapacité de la classe politique divisée à concevoir une issue à la crise qui sévissait et mettre fin à la quarantaine imposée au pays, Ouyahia attribue le retour à la paix et à la stabilité à la participation citoyenne aux différentes échéances qu'a connues par le pays : 1995 -1997 – 1999 et 2001 «Si le peuple n'avait pas tranché, la réhabilitation des institutions, par conséquent le retour à la stabilité et à la paix, aurait été inconcevable», souligne-t-il . Invitant les Algériens à se rendre massivement aux urnes et choisir parmi les postulants ceux dont les programmes s'apparentent à celui du président de la République, Ouyahia s'est attardé longuement sur les mérites de la réconciliation nationale. «Je suis encore debout face au terrorisme, ceci conforte on ne peut mieux une conviction ancrée en moi ; mon attachement à la paix et à la réconciliation nationale.» «En 2005, le peuple a tranché en faveur de la paix et de la réconciliation, cela a-t-il apporté quelque chose ?», s'interroge-t-il. Et d'ajouter : «Plus de 7000 familles ont perdu des parents, des proches. On connaît avec précision qui en sont les auteurs. Cependant, est-il concevable de laisser ces familles livrées à elles-mêmes, attendre et pleurer indéfiniment ? Plus de 17 000 terroristes ont été éliminés, quels crimes ont commis les mères, les pères, les orphelins ; ceux-là ne sont pas comptables des atrocités commises et doivent être pris en charge par l'Etat.» Suite à des appels téléphoniques, une agitation perceptible chez les accompagnateurs d'Ouyahia, un bout de papier lui fut transmis. Informé sur les attentats commis à Alger, il écourta son meeting et quitta précipitamment la salle. Ouyahia qui est arrivé mardi après-midi a animé une rencontre avec les notables de la ville de Laghouat, au cours de laquelle il a longuement traité des faits culturels, de la lâcheté du arch, des intellectuels auquel il dit appartenir pour prévenir les militants de son parti en disant : «Les seules craintes pour le RND sont celles qui peuvent provenir du parti même.» Interpellé, par nos soins, sur le nombre important des listes indépendantes et sur les risques de voir le nombre de députés indépendants égaler, voire dépasser celui des partis, Ouyahia tint à préciser que «loin de toute coterie, ce fait serait assimilable à la régression politique, au nom de qui vont-ils siéger et devant qui seront-ils comptables ?» Il ajoutera qu'il approuve pleinement la révision préconisée de la loi après les législatives. Il est inconcevable qu'une ville comme Oran soit gérée par des élus moyennant 150 signatures. Ouyahia a par ailleurs laissé entendre que pour l'instant la suppression de la contrepartie financière accordée aux membres des CICSL permettrait à elle seule de mettre hors course des listes qui n'ont pas lieu d'être.