Plusieurs dizaines de familles des cités Sidi Salem, Bouzaroura, Sidi Harb I, II, III et IV ont été contraintes de passer l'Aïd les uns chez leurs voisins, les autres chez des parents. EIles avaient fui leur habitation dont la toiture avait été emportée par des vents violents ou brisée par des arbres déracinés. Dans les bidonvilles, vieille ville, Gassiot et Hippone, des familles avaient préféré abandonner leur masure, menacée par de nombreuses infiltrations d'eau. Ce vendredi, jour de repos, la plupart de ces familles étaient à la recherche d'une oreille d'un représentant de l'Etat attentive à leur appel au secours. Les yeux hagards, les traits tirés par apparemment plusieurs nuits d'insomnie et avec une colère difficilement contenue, des pères de famille ont relaté ce qu'ils ont enduré durant 48 heures. « Un vent violent a emporté notre toiture déjà bien mal en point. Nous nous sommes retrouvés avec nos enfants sous une pluie violente. Les voisins du rez-de-chaussée nous ont hébergés. Ce problème de toiture avait été posé au wali et au président d'APC d'El Bouni. En notre présence, tous deux ont instruit le responsable de l'OPGI à procéder au changement de nos toitures en tuiles par des dalles. Cela n'a pas été fait. Les mêmes services ont argumenté le non paiement des charges locatives cumulées d'un montant de 70 millions de dinars. Face à cette situation, tous les habitants se sont organisés pour faire appel à la justice pour les préjudices moraux et financiers subis », a indiqué M. Brahim, un des habitants de la cité des 300 Logements Sidi Salem frappée de plein fouet par les vents violents de la semaine écoulée. Au bidonville de Sidi Harb III, plusieurs dizaines de familles ont vu leur habitation gravement endommagée. La chute de plusieurs arbres sur les baraques a failli créer l'irréparable. A la cité Sidi Salem (El Bouni) comme à Sidi Harb (Annaba), les P/APC comme les chefs de daïra sont pointés du doigt. Les habitants leur imputent tous leurs déboires. « On ne cesse de nous promettre un recasement à très court terme. Mais à chaque fois, on nous demande de compléter ou d'actualiser tel ou tel autre document de notre dossier demande de logement social. Nous n'en pouvons plus d'attendre. Nos enfants sont atteints de différentes maladies pulmonaires dont l'asthme. Nous résidons dans ce bidonville depuis plus de vingt années. Nous avons l'impression d'être les éternels oubliés alors que des habitants d'autres bidonvilles moins anciens que le nôtre ont déjà été recasés, il y a lieu de s'interroger sur la conception des priorités qu'ont les décideurs locaux, » a affirmé Mme Vve C. Torkia mère de 3 enfants. L'image récurrente de plusieurs centaines de personnes agglutinées au portail d'entrée de la daïra de Annaba est une image qui fait partie du quotidien des citoyens. Très tôt le matin, ils viennent de différents bidonvilles de la commune chef-lieu avec l'espoir de s'entendre dire qu'ils sont inscrits sur la prochaine liste des attributaires de logement social.