Le constat est d'autant plus pertinent lorsque l'on sait que les anomalies qui entachent la gestion des dossiers aussi sensibles qu'importants ont atteint leur point culminant, à l'instar de ceux du foncier, agricole ou urbain. Durant des années, le massacre du patrimoine foncier n'a pas connu de répit sans que les responsables locaux ne daignent lever le petit doigt. Dans les centres urbains, les barons de l'immobilier et les spéculateurs de tous bords n'ont pas cessé de dilapider les espaces verts dans une opacité caractérisée, notamment à l'époque où l'insécurité s'est érigée en règle. Longtemps plus tard, lorsque l'administration a voulu sortir de sa léthargie, elle s'est retrouvée au pied du mur. Il y a quelques semaines, lors de la présentation du nouveau plan d'aménagement du chef-lieu de wilaya auquel un matelas financier de deux milliards de dinars est consacré, la chef de daïra de Tizi Ouzou a effectivement évoqué la réhabilitation des espaces verts. Mais de quelle manière ? «Les espaces verts seront réhabilités en fonction de ce qui sera défini dans le cadre des plans d'occupation des sols (POS). L'administration fera des efforts pour ménager les parcelles qui sont déjà bâties, même si à l'origine c'était des espaces verts. Ceux qui ont acheté et n'ont pas encore construit n'ont qu'à demander à être remboursés», disait la première dame de la daïra de Tizi Ouzou à ce sujet.Dans la périphérie, c'est la même confusion, et là, ce sont les terres agricoles qui subissent une véritable saignée. La commune de Tizi Rached, en effet, n'a pas trouvé mieux que de réviser le PDAU (plan directeur d'aménagement urbain) pour tenter de régulariser les centaines de propriétaires privés ayant érigé d'imposantes villas sur l'axe Oued Aïssi-Taboukert sans permis de construire. Certes, le service technique de la commune de Tizi Rached rejette toutes les demandes de permis pour construire dans cette zone, sachant que ce sont des terres protégées pour leur caractère agricole, mais pourquoi l'administration n'est-elle pas intervenue au moment opportun pour arrêter l'avancée du béton sur ces terres afin qu'aujourd'hui elle ne se retrouve pas devant le fait accompli au point de se voir, maintenant, obligée de régulariser ces constructions ?