Pendant de longues années, la presse nationale dont La Tribune a évoqué la grande problématique de l'habitat et de l'urbanisation. Aux côtés de la grave crise de logement qui a frappé de plein fouet la population algérienne, l'Algérie a longtemps souffert de la politique urbanistique qui a produit au fil des ans des villes hideuses où il ne fait pas bon vivre. Pendant de longues années, la presse nationale dont La Tribune a évoqué la grande problématique de l'habitat et de l'urbanisation. Aux côtés de la grave crise de logement qui a frappé de plein fouet la population algérienne, l'Algérie a longtemps souffert de la politique urbanistique qui a produit au fil des ans des villes hideuses où il ne fait pas bon vivre. Une véritable catastrophe urbanistique a été commise dans la majorité des régions d'Algérie à la faveur de l'anarchie qui a caractérisé la gouvernance durant la décennie quatre-vingt-dix, avec notamment le phénomène des coopératives immobilières qui ont défiguré les villes. Cette grosse entreprise a fait disparaître jusqu'aux plus petits espaces verts existant dans les villes. Et quand il n'y avait plus d'espaces verts ni aucune autre poche où ériger de nouvelles bâtisses, les citoyens croyaient naïvement que le massacre urbanistique allait s'arrêter et que les autorités publiques allaient réfléchir à certaines actions visant une certaine réhabilitation. Surtout qu'en matière d'urbanisation, il était question, il y a quelques années, de politique d'extension des villes et de l'idée d'éviter les graves erreurs commises à l'intérieur du périmètre urbain. Mais pour la population, le désenchantement était énorme. L'Etat donnait l'impression que le nombre de logements était la seule question prise en compte dans la réflexion et l'action. Et que les statistiques à «gonfler» étaient leur seule visée. En effet, ce phénomène désastreux a touché de nombreuses villes d'Algérie et celle de Tizi Ouzou ne pouvait y échapper. Pendant des années, la ville des Genêts a subi le règne cauchemardesque des délégués communaux (DEC) qui géraient les communes après la dissolution des APC issues des élections locales du 12 juin 1990. Est-il nécessaire de relever que toutes les délibérations adoptées par les DEC étaient avalisées par les daïras et les wilayas. Cela s'est malheureusement poursuivi après les élections locales de 1997 et toujours sous le laxisme bienveillant de l'administration. Avec un Plan directeur de l'aménagement urbain (PDAU) et des Plans d'occupation des sols (POS) amendés des dizaines de fois, triturés, charcutés pour finalement poursuivre le massacre urbanistique et architectural dans la périphérie immédiate de la ville. Effectivement, d'aucuns regrettent l'érection de bâtiments au milieu de villas dans des quartiers faits d'habitations individuelles de R+1 au maximum. Comment ces gens ont-ils eu les autorisations et autres permis de construire sans violer la réglementation ? Le mal vient du fait que l'administration laisse l'individu ou le promoteur bétonner le quartier, ensuite elle vient quelques années plus tard pour faire son constat et établir la conformité en triturant le pauvre POS. Et c'est ce qui se fait dans tous les quartiers de la périphérie de Tizi Ouzou. Aujourd'hui, l'APC de Tizi Ouzou est en train de faire l'aveugle devant une agression contre la nature et la loi du côté d'un quartier en formation à Harouza. Selon un plan d'aménagement élaboré entre décembre et janvier, le certificat d'urbanisme ne peut autoriser que des immeubles qui ne dépassent pas le R+3, mais au même moment un promoteur est au 6e étage dans ses quatre bâtisses érigées à côté d'habitations individuelles. Il est clair que ce n'est pas la meilleure manière de retrouver la confiance des citoyens envers leurs gouvernants. Heureusement que des actions ont sauvé les trois ou quatre jardins encore vivants dans la ville des Genêts, sinon la mafia du foncier, toujours aux aguets, n'hésitera pas à y implanter de nouvelles «tours» pour enlaidir encore plus la ville que l'on appelait, il n'y a pas si longtemps, la petite Suisse. L'Etat devrait, s'il ne veut pas que le massacre s'étende, opérer des contrôles réguliers sur les sites et ne pas se contenter de lire les rapports. M. B.