Ils sont au total 1791 psychologues exerçant dans le secteur public. 959 d'entre eux sont titulaires. Les autres sont soit contractuels (161 ), soit embauchés dans le cadre du préemploi (471). Cette corporation, qui évolue dans la précarité, est aujourd'hui quasiment sinistrée. Pour attirer l'attention des pouvoirs publics, qui n'ont apparemment aucune ambition pour les psychologues, le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) a entamé, hier, un mouvement de débrayage de trois de jours. Une grève qui devrait être organisée chaque semaine. Cet arrêt de travail est conçu comme une action décisive par ses animateurs. Ces derniers veulent tout simplement mettre devant leurs responsabilités les pouvoirs publics et à leur tête le ministre de tutelle qui n'ont jamais tenu leurs promesses. Hier, pour la première journée de débrayage, le syndicat a affiché sa pleine satisfaction quant au taux de suivi de la grève qui a dépassé les 90%, et ce, en dépit des multiples dépassements et intimidations exercés par l'administration. D'après le premier responsable de l'organisation syndicale, les directeurs de différents établissements sanitaires à travers le territoire national ont fait la tournée des services sanitaires pour demander aux psychologues d'émarger sur la liste des grévistes. « C'est une démarche malsaine qui vise à intimider les contestataires en les menaçant de ponctions sur salaires et d'éventuelles traductions devant les conseils de discipline. Pis, l'administration a menacé les contractuels de mettre fin à leur contrat s'ils adhérent au mouvement de grève », a déploré M. Kedad, président du bureau national du syndicat. Celui-ci a rappelé que l'administration n'est pas à son premier coup puisque lors de la grève d'une semaine observée il y a un mois, les grévistes ont eu droit à une ponction sur salaire d'une semaine. M. Kedad s'est dit par ailleurs outré par le comportement des agents de police qui ont été dépêchés au niveau des établissements pour identifier les psychologues qui ont suivi le mot d'ordre de grève. « A qui ces policiers vont-ils rendre compte ? Ignorent-ils que la grève est un droit constitutionnel ? Nous ne comprenons pas pourquoi le recours à ce type de pratiques ô combien révolues ! », a fulminé le président du syndicat. Revenant sur les détails et les motifs du retour à la protestation, le Snapsy rappelle que la plateforme de revendications formulée depuis le 19 février 2006, remise au ministère de la Santé, est restée sans réponse malgré les promesses des responsables centraux dont les dernières en date ont été celles du secrétaire général du ministère du tutelle, datant du 15 janvier dernier. Le président du Snapsy regrette que cette corporation soit restée le parent pauvre du système de santé publique national. La remarque l'est autant d'ailleurs pour la prise en charge des malades sur un plan psychologique qui, dans de nombreux cas, s'avère déterminante. Appuyant ses propos par des faits concrets, notre interlocuteur ne comprend pas pourquoi sur les 30 000 postes budgétaires dégagés par l'Etat au profit du secteur de la santé aucun n'a été attribué aux psychologues. Les seuls bénéficiaires des ces postes sont les personnels médical et paramédical, dit-il. Les psychologues revendiquent à cet effet un statut digne pour les psychologue praticiens de santé publique conformément à l'accord signé en septembre 2008 entre le Snapsy et le ministère de la Santé, l'ouverture immédiate de négociations sur le régime indemnitaire du psychologue, en harmonie avec les conditions particulières liées à l'exercice de la profession. Le Snapsy demande également la régularisation de la situation administrative des psychologues contractuels et vacataires, l'amélioration des conditions de travail, l'introduction des actes psychologiques dans la nomenclature des actes médicaux et la classification du psychologue praticien de santé publique dans la catégorie 13.