Les enseignants contractuels menacent de recourir à la grève de la faim si la tutelle persiste à les maintenir dans une situation professionnelle des plus précaires. Alors que le ministre de l'Education annonce en grande pompe l'octroi, sur concours, de 26 000 postes budgétaires, les enseignants contractuels ne comprennent pas que ces postes ne leur reviennent pas de droit, eux qui ont passé des années à exercer dans l'ombre et le dénuement. Ils sont pas moins de 40 000 enseignants contractuels demeurant otages de la volatilité d'un travail incertain et faiblement rémunéré. Lors d'une conférence de presse organisée hier au siège du SNAPAP, le conseil national des enseignants contractuels donne un délai de 21 jours au ministre avant de recourir à une grève de la faim. Le CN a opté pour un délai de 21 jours après avoir obtenu la garantie de trois présidents de groupes parlementaires, du RCD, du MSP et des indépendants en l'occurrence, de formuler par écrit des questions au ministre Benbouzid au sujet de la situation des enseignants contractuels. Le ministre étant tenu par la loi de donner sa réponse dans les 21 jours qui suivent. La précarité de la situation des contractuels est telle que nombreux sont ceux qui n'arrivent même pas à avoir un salaire. C'est le cas de 1400 d'entre eux à Béjaïa qui n'ont pas eu droit à une rémunération depuis trois ans. La grande wilaya du Sud, Adrar, compte pour sa part 235 contractuels qui ne reçoivent une paie qu'une fois par année, souligne Baguendi Abdennabi, qui tient à préciser que les contractuels sont les premiers à être envoyés dans des zones éloignées à près de 600 kilomètres du chef-lieu de wilaya rien que pour exercer leur travail d'enseignant. Chose, ajoute-t-on, que les titulaires refusent. A M'sila et à Alger, expliquent les conférenciers, les contractuels ne perçoivent leurs salaires que deux fois par année. Cette frange d'enseignants tient à dire à Benbouzid qu'un suppléant, comme il aime à qualifier les contractuels, ne peut durer dans un poste pendant 14 années, tel le cas d'une enseignante citée hier qui ne cesse de compter les années dans un poste de remplaçante sans que la tutelle ne pense à la titulariser. Les enseignants contractuels estiment que si des postes budgétaires venaient à êtres attribués, c'est à eux que revient le droit de les obtenir. « Les 26 000 postes doivent êtres attribués à une partie des contractuels, et l'autre partie devrait être payée mensuellement jusqu'à ce que la situation de tous les enseignants soit définitivement régularisée », indiquent les membres du conseil national.