Entamée dimanche, la grève de la faim observée par des jeunes devant le siège de l'APC d'El Marsa, sur le littoral ouest, s'est poursuivie hier dans l'indifférence. Aucun responsable ne s'est déplacé sur les lieux, seuls quelques citoyens se sont manifestés pour dissuader les protestataires de poursuivre leur mouvement, vu la dégradation de leur état de santé. Les grévistes continuaient d'occuper le trottoir et l'accès principal de la mairie. Ils semblent déterminés à aller jusqu'au bout pour obtenir satisfaction de leurs revendications. Celles-ci portent notamment sur le départ de l'exécutif communal, la précarité des conditions de vie et la crise de l'emploi et du logement. Cette action est intervenue, rappelons-le, au lendemain du sit-in organisé devant l'édifice communal et au cours duquel les protestataires n'ont cessé de réclamer la présence du wali de Chlef pour lui exposer de vive voix leurs problèmes. Ce dernier s'est contenté d'envoyer son secrétaire général dont la rencontre avec des représentants des manifestants s'est terminée en queue de poisson. Les jeunes continuent de réclamer des solutions concrètes et des engagements fermes quant à la prise en charge de leurs doléances. « Notre mouvement est pacifique et nous voulons par cette action exprimer notre ras-le-bol et le cri d'une détresse d'une jeunesse qui est livrée à elle-même depuis des décennies », nous a expliqué hier un gréviste. Malgré ses riches potentialités naturelles, la ville côtière d'El Marsa reste sous-développée et exposée à tous les maux, dont la harga et la toxicomanie qui font des ravages dans la région. Il ne se passe pas un mois sans que l'on ne signale des départs massifs d'immigrants clandestins vers l'autre rive de la Méditerranée, dont certains périssent en mer. Ceux qui sont restés à El Marsa ne réclament, selon eux, que le droit à la justice sociale et à une vie socioprofessionnelle normale. Leur appel de détresse parviendra-t-il aux gouvernants ?