Les autorités de la wilaya semblent n'avoir pas compris les raisons ayant poussé des jeunes de la commune côtière d'El Marsa à observer un sit-in, puis une grève de la faim devant le siège de l'APC, vers la fin d'avril passé, pour réclamer des solutions à leurs problèmes quotidiens. Pour cela, elles n'ont pas hésité à dépêcher des psychologues de la Direction de l'action sociale (DAS) pour « examiner » les protestataires à l'intérieur du même édifice communal. Des jeunes ont pris part à la rencontre mais ils n'ont pas caché leur surprise devant le questionnaire des missionnaires, digne d'un interrogatoire des spécialistes en psychiatrie. « Nous sommes sains d'esprit et conscients de notre acte, nous n'avons fait qu'exprimer notre ras-le-bol après avoir vainement frappé à toutes les portes. Nous réclamons juste le droit à une vie décente et à un emploi quelconque », auraient déclaré certains jeunes aux deux psychologues. Ces derniers, gênés par la maturité et le niveau de conscience de leurs interlocuteurs, ont dû orienter leur questionnaire sur les préoccupations des laissés-pour-compte. On croit savoir que cette mission de la DSA, envoyée sur ordre des dirigeants de la wilaya, visait à dissuader les candidats à l'émigration clandestine. Avec de simples paroles ou des actes concrets ? « Si vous voulez qu'on reste chez nous, dites à vos supérieurs de cesser de promettre et de passer à l'action en se penchant sérieusement sur les vrais problèmes qui empoisonnent la vie des jeunes », auraient indiqué d'autres. Le président de l'APC d'El Marsa s'est montré, pour sa part, satisfait des engagements pris par les responsables de l'exécutif de la wilaya pour remédier progressivement aux problèmes soulevés.