Malgré les interventions un peu musclées des brigades antiémeute qui ont donné lieu à une soixantaine d'arrestations dans certaines localités, les émeutes continuent à travers la wilaya, suscitées par les nouveaux prix du gaz butane et du transport. Après Ath Mansour, El Hachimia, Aïn Laloui et Saïd Abid, voilà Bir Ghbalou (35 km à l'ouest de Bouira) qui est entrée à son tour hier en ébullition. Les manifestants ont occupé le carrefour formé par les RN8 et 18. La circulation, selon nos sources, est restée bloquée durant toute la matinée à cause des pneus en feu et des barricades. Les deux routes n'ont été rouvertes à la circulation que grâce à l'intervention des gendarmes. Les mêmes scènes d'émeutes ont été observées avant-hier à Sederaya. A l'heure où nous mettons sous presse, Aïn Laloui se préparait à une manifestation aussi violente que celle d'il y a trois jours. Cette fois, selon certaines sources, la population réclame la libération des 31 manifestants arrêtés. Un exemple que pourrait suivre le village voisin, Saïd Abid, pour demander que soit relâchée la trentaine de manifestants embarqués par les gendarmes entre hier et avant-hier. Ces derniers ont eu la main un peu lourde, à en croire nos sources. « Il était 10h hier quand ils (les gendarmes) ont relâché un jeune manifestant, un mineur. Il pouvait à peine marcher à cause des sévices qui lui ont été infligés. » Du côté de Lakhdaria, la situation était loin d'être brillante. Même si la protestation a revêtu une forme beaucoup moins violente, elle n'était pas pour autant moins douloureuse à voir. Des dizaines, pour ne pas dire des centaines de voyageurs faisaient le pied de grue hier dans la matinée à la gare routière de Bouira. Le transport public était gravement perturbé sur la ligne Bouira-Lakhdaria à cause de la grève décrétée par les transporteurs. Les usagers de cette ligne refusaient de se plier aux nouveaux tarifs imposés par les transporteurs publics. Ceux-ci passaient de 35 à 45 DA. « Nous n'en pouvions plus d'entendre leurs (les voyageurs) récriminations au sujet des nouveaux tarifs. Alors nous avons débrayé », racontait un chauffeur de bus. La situation ne s'est normalisée que vers 13h.