A titre indicatif, le barrage de Athmania enregistre un taux de plus de 80% et les forages de Fesguia et Hama Bouziane sont à 70% de leur capacité, selon un communiqué du ministère des Ressources en eau. Mais en réalité, la perturbation en eau potable à Constantine est cyclique. La situation, jamais maîtrisée, connaît de manière successive des améliorations, puis se détériore au gré des travaux de réfection du réseau AEP de la ville, mais aussi à cause des déperditions d'eau potable qui, selon des sources bien informées, auraient atteint 40% du volume d'eau destiné à alimenter la wilaya de Constantine. Quant aux citoyens qui subissent les «humeurs» d'un débit très changeant, ils retrouvent par réflexe les vieilles habitudes qu'on croyait disparues, les «veillées de l'eau» entre autres. Ils sortent les jerricans remisés dans les placards et en achètent d'autres. L'été s'annonce très chaud et il ne faudrait pas tomber «en panne» du précieux liquide ; dans plusieurs quartiers de la ville, l'eau vient à manquer et l'on signale des coupures de plus d'une semaine dans certaines cités, notamment à Ziadia, dans le quartier Emir Abdelkader, mais aussi à la périphérie de la ville, particulièrement dans la nouvelle ville Ali Mendjeli, où les travaux de raccordement du réseau AEP ont sérieusement perturbé l'alimentation en eau dans plusieurs cités. Par conséquent, en plus des attentes tardives on peut constater, ces derniers jours, des citoyens munis de jerricans faisant le tour des quartiers mitoyens avec leurs lieux d'habitation, à la recherche du précieux liquide qu'ils sollicitent auprès de ceux qui possèdent des puits, par exemple. Autre problème, les restrictions ont affecté la pression d'eau. Résultat, même si le programme de distribution est respecté, l'eau ne monte pas au-delà du premier étage d'un immeuble, et si tout va bien au deuxième. Pour les habitants des étages supérieurs, programme ou pas, l'eau est toujours absente des robinets ce qui crée parfois des problèmes entre voisins. Un habitant d'une cité de la nouvelle ville Ali Mendjeli nous a confié que ses voisins des étages supérieurs descendaient la nuit pour fermer les robinets d'arrêt de leurs voisins du rez-de-chaussée et du premier afin que l'eau leur parvienne. Cela donne lieu à des disputes entre voisins et c'est toute l'atmosphère de l'immeuble qui se trouve ainsi tendue, voire explosive. Quoi qu'il en soit, les habitants de la ville de Constantine attendent toujours la mise en service du barrage de Beni Haroun qui devrait à terme, espérons-le, régler définitivement le problème d'alimentation de la région en eau potable.