Cela, en dépit de la mise en place d'une commission d'enquête ordonnée par les services de la wilaya et dont on ignore, jusqu'ici, les conclusions ou les mesures prises pour alléger la procédure d'obtention des pièces d'état civil par les citoyens, en application de l'ordonnance 70-20 du 19 février 1970 portant code de l'état civil.Les citoyens continuent à s'agglutiner, chaque jour, autour des guichets en formant de longues files d'attente. Visiblement, celles-ci sont encore plus longues que l'an dernier et la proclamation des résultats scolaires a davantage favorisé l'affluence. On constate, alors, des signes d'exaspération et d'impatience des administrés devant les guichets. La moindre réflexion ou remarque jugée impertinente entre guichetier et requérant est susceptible de provoquer l'irréparable. Ce dimanche 8 juillet, vers 10 heures, la grande salle équipée d'une dizaine de guichets connaît déjà une grande bousculade. Les présents de tous âges ont du mal à respirer car la chaleur suffocante du mois de juillet, au sud, accentue l'impatience et joue avec les nerfs. Même les quelques humidificateurs suspendus au mur de la salle n'arrivent pas à dissiper l'émanation des odeurs mêlée à la chaleur insupportable tant la forte concentration humaine dépasse, de loin, les capacités d'accueil de la salle. De l'avis général, le phénomène de la bureaucratie semble avoir pris, depuis longtemps, des racines profondes au niveau de l'état civil avant d'atterrir aux autres secteurs et qu'on n'arrive pas à maîtriser, ou encore, à juguler. «Comment peut-on prétendre s'attaquer à la grande bureaucratie qui entrave le développement du pays alors qu'on est incapable de mettre un terme définitif à "la petite bureaucratie" en matière de délivrance des documents d'état civil ?», s'indigne une personne âgée présente sur les lieux. Les guichetiers, eux aussi, souffrent de cette situation anachronique manifestant des signes de fatigue aux premières heures de la journée. Ils semblent exténués tout autant que leurs chefs de services complètement dépassés par la forte demande des requérants venus retirer des extraits d'acte de naissance, fiches individuelles, familiales, certificats de résidence, attestations de non-activité salariée (exigé dans la quasi-totalité des dossiers administratifs), ou encore, des autres documents à légaliser. Selon un employé de la commune, les 4 antennes administratives des arrondissements n'arrivent plus à satisfaire la demande, sans cesse en hausse, des citoyens de la commune de Béchar. Celle-ci frôle les 160 000 habitants, d'où l'affluence record que connaît la principale antenne du siège de la commune. Alors, où est la solution ? Elle résiderait, selon un ancien cadre de la commune, par l'application intégrale des dispositions de l'ordonnance 70-20 du 19 février 1970 portant code de l'état civil. Faut-il encore rappeler les dispositions de celle-ci pourtant claires ? Elles stipulent que la fiche d'état civil familiale ou individuelle vaut bulletin de naissance, de décès, certificat de mariage, de non-mariage ou de célibat selon les mentions portées en marge Pour beaucoup encore plus clairvoyants, la lutte contre la bureaucratie tatillonne exige, impérativement, une concertation entre les différents ministères, en particulier ceux de l'Intérieur, de l'Education et du Commerce, qui dévorent la quasi-totalité des documents et des pièces d'état civil.