Amar Tou en tire une grande satisfaction parce que, selon lui, les objectifs de ces deux programmes lancés en 2006 sont aujourd'hui atteints. La réduction des transferts pour soins à l'étranger a atteint 36%, alors que l'objectif fixé était de 30%. Pour ce qui est des greffes d'organes, tels que le rein, «des efforts doivent être fournis afin d'atteindre les prévisions prévues». D'autant que la néphrologie a été durant des années, d'après le professeur Bougherbal, président de la commission médicale des transferts pour soins à l'étranger et auteur du bilan présenté à la communauté médicale et à la presse, une des pathologies prises en charge à l'étranger, notamment pour la greffe rénale. Depuis le lancement de la transplantation dans les services hospitaliers algériens, entre 2006 et 2007, une nette réduction a été constatée, elle est de 93%, suivie de l'oncologie avec 75%, de l'orthopédie 53% et de la cardiologie avec 36,9%. Par contre, une augmentation de 21% a été constatée pour la neurochirurgie. L'explication donnée par le professeur Bougherbal est toute simple. Les malades sont aujourd'hui mieux explorés et les services de prise en charge sont insuffisants, voire inexistants. «Un seul service existe au niveau de Blida», a-t-il précisé. Pour le président de la commission nationale médicale, le nombre de prises en charge accordées en 2006 est de 1002 sur 1922 dossiers toutes pathologies confondues et 800 malades ont été placés dans les structures algériennes publiques ou privées. La cardiologie vient en tête avec 398 accords, notamment pour les cardiopathies congénitales (318), 106 accords pour l'ophtalmologie, 145 pour la neurochirurgie, 123 pour l'oncologie, 109 pour l'orthopédie, 43 pour les maladies respiratoires et 79 pour diverses pathologies. «Certains rejets, a t-il expliqué, sont motivés par le fait que des pathologie peuvent être prises en charge en Algérie et où le cas ne présente pas de risque vital.» Le professeur Bougherbal n'a pas manqué de signaler la «légèreté avec laquelle certains prescripteurs signent des demandes de prise en charge. De faux espoirs sont donnés aux malades et à leur famille». Ce genre de pratique doit cesser, selon lui, citant les cas pour lesquels le transfert n'est pas toujours la meilleure solution, tel que les personnes atteintes de tumeurs cancéreuses avec des métastases secondaires, celles qui sont dans le coma, etc. «Certains malades sont transférés pour être alimentés parce qu'ils étaient mal préparés», a-t-il dit, précisant qu'en oncologie, le nombre de transferts a été réduit. «C'est parce qu'on renvoie les dossiers aux spécialistes de l'organe pour une évaluation et justifier la nécessité du transfert. Aujourd'hui, toutes les drogues existent en Algérie et même celles qui sont inexistantes peuvent être demandées.» Concernant l'orthopédie, le professeur Bougherbal a soulevé un sérieux problème à qui on n'a pas encore trouvé de solution. Il s'agit de la scoliose (déformation transversale de la colonne vertébrale) qui nécessite une chirurgie avant la puberté. Selon lui, soixante dossiers d'enfants atteints de scoliose sont en attente de prise en charge. «La destination française est très coûteuse, les autres destinations de rechange telles que la Jordanie sont contestées par les spécialistes algériens. Il reste les structures privées. C'est au ministère du Travail et de la Sécurité sociale et à la CNAS de décider pour les conventionnements», a-t-il proposé, concluant qu'une réduction spectaculaire des transferts pour soins à l'étranger a été réalisée dans les pathologies où une alternative locale existe. Concernant l'implantation d'organes, un bilan chiffré mais non actualisé a été présenté par la direction des services de la santé au ministère. Selon Amar Tou, 68 greffes rénales ont été réalisées par les 8 centres implantés à travers le pays, 262 greffes de la cornée, 24 greffes du foie, 68 greffes osseuses et enfin 50 implants cochléaires entre 2006 et 2007.