Monsieur Aït Ahmed Aujourd'hui, le FFS peut-il se permettre de perdre de son «essence» ? Veut-il se «renier», lui qui a payé un lourd tribut — 400 martyrs, paix à leur âme — pour que la démocratie soit ? Admet-il de se laisser aller à la «dépravation» de ce qu'il a constitué comme espoir ? Doit-il, veut-il… encore… «Rejeter» (par taghenant !) ses militants qui l'ont porté jusqu'au «panthéon» de la démocratie ? Certes, le FFS a eu à subir une scission en son sein dès l'entame du multipartisme en 1989, avec le groupe du commandant Yaha. Mais les militants, qui sont restés fidèles au FFS ont relevé le défi et réussi à imposer le parti sur l'échiquier politique national comme une force incontournable. Le FFS avec «sa mémoire», qui se revendique porteur des valeurs et des idéaux du 1er Novembre 1954, à juste titre, car ses militants sont restés fidèles au serment fait à leurs frères d'armes tombés au champ d'honneur — 1 500 000 chahid, paix à leur âme — pour que vive l'Algérie libre et démocratique ! Le FFS avec «son histoire», qui a perdu 400 de ses valeureux militants, tombés sous les balles assassines des spoliateurs du peuple algérien, entre 1963 et 1965, martyrs pour la démocratie en Algérie. Le FFS avec «son programme» politique et social, qui a vu son avant-projet de la plateforme rédigée en 1979 — inspirée des principes fondateurs du FFS à sa création en 1963 : une République fondée sur le libre-choix des citoyennes et des citoyens, l'alternance au pouvoir, la défense des libertés individuelles et collectives, la justice sociale, la souveraineté populaire… la démocratie — débattue et enrichie lors des congrès de communes et de wilayas et synthétisée par le 1er congrès national de mars 1991 ! Le FFS avec «vous» comme leader, véritable monument de l'histoire de par votre long parcours du combattant de la révolution pour l'Algérie indépendante, de 1942 à la libération en 1962, puis en 1963, pour l'instauration de la démocratie en Algérie ! Le FFS, riche de «son encadrement», a toujours été une tribune de libres débats de la population longtemps marginalisée, un pôle de démocratie. Ses cadres — des sommités nationales dont certaines de renommée mondiale — prévalant l'intérêt national aux dividendes individuelles, ont fait du FFS une (des) source (s) de proposition (s) de sortie (s) de crise (s) : son leitmotiv, «une assemblée constituante». Le FFS fort de «ses symboliques» — sa mémoire, son histoire, son programme, ses cadres et «vous» comme leader —, qui s'est enjoint pendant la phase de structuration d'ancrer et asseoir chez le militant et les citoyens en général les «repères» du parti : le respect, le débat d'idées, la transparence, les droits de l'homme… la démocratie, a réussi à imposer le parti comme la première force d'opposition. A l'inverse des autres formations politiques qui, elles, ont opté pour de l'entrisme, le FFS, constant dans ses convictions et engagements, a longtemps été considéré comme l'alternative démocratique. Il s'est élevé au rang de parti de «gouvernement». Le pouvoir, appréhendant la montée en puissance et la représentativité du FFS, a actionné ses relais et ses moyens pour malmener le parti, ses cadres et «vous», notre leader. Des campagnes de déstabilisation par la manipulation, l'intox, le dénigrement, et les bouleversements politiques, tout au long des années 1990, n'ont pas eu raison de la conviction, de l'attachement et de la fidélité des militants au FFS. Ils sont restés imperturbables aux chants des sirènes. Monsieur Aït Ahmed Est-ce une «fatalité», qu'à chaque échéance statuaire, le FFS «égare» des éléments de valeur — cadres et militants comme en 1991, les signataires du manifeste ; en 1996 le groupe dit de Tizi Ouzou ; en 2000 les huit députés, alors que cela ne remet en cause, en aucune façon, la conviction et la fidélité chez ces cadres et militants, encore moins les fondements du parti. Car ces «… défections» sont d'ordres organiques, donc plus endogènes qu'exogènes. Ces cadres et militants sont restés conséquents dans leurs conduites ; à ce jour, ils se revendiquent «imprégnés» des valeurs et idéaux véhiculés par le FFS. Car comme on aimait se le répéter : «L'adhésion au FFS est un acte sacré» ! Monsieur Aït Ahmed, Comme vous le constater vous-même dans votre dernier message du 21 juin 2007, le 3e congrès a dévié de ses «objectifs» et donné libre cours à toutes les «désolations», où la déraison a pris le dessus sur la raison, la démesure sur la mesure, l'opportunisme sur la compétence. Où le cadre et le responsable sont vilipendés, et, l'aventurier a droit de cité devant la sincérité et la fidélité. Lors de la campagne de… l'assainissement démocratique… (?), les adeptes du «McCarthysme» ont déclenché leur plan «diabolique» et la «chasse au militant» commença ! Derrière chaque militant, qui ne fait pas «allégeance» à une certaine sphère qui veut accaparer le FFS, est vu comme un «adversaire» à éliminer. Car votre succession ouvre des appétits voraces et «enfle» les ambitions sans commune mesure avec la grandeur du FFS ! Voir – Les textes du parti, qui recommandent pourtant l'ouverture, sont détournés — quand ils ne sont pas tout simplement bafoués et piétinés — pour l'exclusion de militants et la marginalisation des cadres et responsables. – Les logiques d'épuration continuelle priment sur le rassemblement des militants et la cohésion entre les différentes instances du parti ; où le cadre et le responsable sont devenus des parias. – La violence et l'arrogance érigées en mode de fonctionnement du parti ; où on a plus souvent recours à l'invective et aux procès d'intention, au lieu et place de débats sereins — dans le respect et considération — à même de faire émerger les compétents. – La désertion du champ politique, la carence d'activités et d'initiatives politiques, l'absence de débats internes aux structures (du fait de leur destructuration), la perte des repères — la lucidité, le devoir de vérité, le respect… — créant un climat de suspicion entre les militants brisent la charnière hiérarchique : militant ½ section ½ fédération ½ national. Début 2006, une directive du secrétariat national, conférence politique d'évaluation, est présentée comme synonyme de maturité et d'éthique politique, et aussi d'ouverture sur la société. Voulue par là même comme une acceptation de soumettre son bilan, se soumettre, à la critique «sans complaisance». Elle s'inscrit selon «ses promoteurs» dans la perspective de l'audit national. En réalité, ces CPE s'avérèrent n'être qu'un paravent — un subterfuge — pour une «restructuration» du F.F.S par le «haut» : – Les cooptations à répétition des chargés de mission et autres délégués. – Des réunions dans la «clandestinité» de militants triés sur le volet, afin de destituer les responsables des structures — sections et fédérations — «démocratiquement» élus par leurs camarades. – Créations de structures «parallèles» autour d'éléments douteux (exp : un responsable d'une section à Alger avait refusé de parrainer votre candidature à la présidentielle de 1999, tout en vous dénigrant !). – La section «phare» de Tizi Ouzou est gérée par une succession de comités ad hoc depuis l'automne… 2001. – La section estudiantine «Ali Mecili» est abandonnée depuis l'été… 2002 ! – Le Conseil national «vidé» de sa substance (ex. : la fédération de Tizi Ouzou, qui compte 22 membres élus, a «épuisé» sa liste des 60 membres suppléants !). – La rétention des cartes de militants 2006 pour les renouvellements ; établissement de cartes «anti-datées» pour les «adhésions et réadhésions» (?) ! – Le fédéral de Bougie, poussé à la démission, car il a refusé de cautionner les radiations des militants de sa fédération en violation des textes du parti. – Le fédéral de Bouira destitué et radié du parti, sans aucune forme de… procès; – Le fédéral d'Alger destitué et radié du parti, sans aucune forme de… procès, lors d'une réunion clandestine tenue dans un local d'une association proche d'un parti au pouvoir. – Ces trois fédérations sont gérées par des comités ad hoc, au lieu de la légitimation de ces instances (n'est-ce pas vous qui avait dit un jour : «Il vaut mieux être un maire élu de la cité la plus éloignée, qu'un président de la République «désigné» !). Monsieur Aït Ahmed, «Nos» dirigeants, tels des Machiavels, veulent «régenter» le parti en s'entourant d'une clientèle «intéressée», pour asseoir leur domination sur le FFS. Ces agissements sournois de «nos» dirigeants ont plongé le FFS dans une situation désobligeante envers le militant sincère. Des «agissements» qui ont fait que le FFS traverse, aujourd'hui, une crise «existentielle» des plus alarmantes — dramatique — qui ébranle les fondements mêmes du parti ; une crise «rocambolesque et insensée». Car depuis le 3e congrès de juin 2000, le FFS est devenu méconnaissable. II périclite de mal en pis, atteignant l'hérésie de la bêtise humaine sous la gestion du trio Bahloul-Tabou-Laskri. Des militants inquiets — car interpellés par leur conscience — de la déficience préméditée du cadre organique, de l'incohérence et l'irréalisme chez «ces» dirigeants, ont réagi autour d'un document «Revendications militantes», pour recentrer les débats afin de réhabiliter le politique et les instances «légitimes» du parti, le 31 août 2006. Mais ces militants ont «buté» sur une fin de non-recevoir, car la direction «indigne» a déserté le siège national, alors qu'elle a été avisée de notre «doléance» ! Vous-même, Monsieur Aït Ahmed, n'avez-vous pas manifesté votre «inquiétude» de la situation organique du FFS en demandant au Conseil national lors de la session tenue le 4 août 2006, un rapport d'appréciation sur l'état du parti (six mois plus tard, vous n'obtenez toujours pas de… réponse — votre message du 18-19 janvier 2007 «!». Monsieur Aït Ahmed, Les 6 et 7 septembre 2007, le FFS tiendra son 4e congrès national statutaire — après trois années de retard. Les conditions politiques et surtout organiques de cet événement majeur dans la vie d'un parti politique, sont-elles réunies ? Quel traitement «adjuge-t-on» à la crise qui secoue l'organisation ? Quel bilan en tire-t-on ? Quels enseignements en déduit-on ? Pourquoi cette «fuite» en avant ? Le FFS va-t-il (encore !) subir une énième purge ? Comment aller à un congrès dans «l'improvisation» la plus totale, alors que le FFS est agité par une crise de «légitimité». Pendant que ses structures — sections, fédérations — sont gérées par des comités ad hoc «désignés» (la fédération d'Alger vient de se faire re… doter depuis le 4 juillet — un nouveau concept ? — d'un comité de… coordination) ? Comment faire croire dans les conditions de «précarité» qui prévalent aujourd'hui dans la «maison FFS» ; où les structures — sections, fédérations, jusqu'au conseil national — sont déstabilisées et les militants démobilisés — car méprisés —, qu'un congrès national «ordinaire» puisse apporter un semblant de solution à la crise de confiance que vit le parti — résultat de la gestion autoritaire «abusive» de notre direction ? Comment faire admettre que le FFS organise son 4e congrès statutaire, en violation totale de ses statuts et règlements intérieurs, voir : les structures, sections et fédérations réduites à «l'illégitimité» ; le temps imparti ne permet pas une préparation idoine (art. 6.5 des statuts) ; la CNPCN nouvelle formule — un autre simulacre ! (art. 31 du règlement intérieur) ; les fédérations — amènes — ne sont pas destinataires des avant-projets de programme et des amendements des statuts, donc point de débats à la base vu l'absence des textes à enrichir, amender ou à adopter (art. 6.5 des statuts) ? Comment cautionner un congrès «d'intérêts» où seule une clientèle motivée uniquement par la participation aux élections, active, quand «notre» 1er secrétaire national multiplie les messages : «Nous boycottons les législatives mais nous irons aux locales.» Puis, lors de l'audit : «La tendance chez les militants est à la participation aux APC/ APW.» — et de surcroît en pleine période de confection des listes. (Car lui-même est «obnubilé» par la… prétention de vous «succéder» par effraction, lorsqu'il dit que la transition se fera dans la douleur, car le FFS évolue dans un environnement hostile) — un système de vase communicant. Quelle crédibilité aura le FFS auprès des citoyens, si nous ne faisons pas, aujourd'hui, notre «auto-critique» ; si nous persistons à ignorer le bilan, les promesses non tenues des mandats précédents de nos élus, si nous continuons à faire «fi» de nos valeurs et repères — transparence, vérité, respect… — qui ont fait la grandeur du FFS. Monsieur Aït Ahmed, Avec lucidité, sérénité et responsabilité, une halte s'impose aujourd'hui, pour inventorier le chemin parcouru avec ses joies et ses peines, jeter un regard empreint d'humilité sur nos compagnons d'hier et d'aujourd'hui. Evaluer nos prestations et défaillances, nos forces et insuffisances. – Notre combat est-il vain – Nos sacrifices (ou privations) sont-ils dérisoires ? – Avons-nous le droit (aux yeux des sympathisants) d'être défaitistes ? – Notre idéal (de citoyen) est-il inaccessible ? – «L'idéal» : la souveraineté populaire, le droit d'avoir des droits, la démocratie… pour lesquels tant de vos compagnons, de Laïmèche Ali, Didouche Mourad, Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi, Aït Medri, commandant Si Moussa à M'barek Mahiou… ont donné leur vie — paix à leur âme. L'idéal pour lequel vous vous êtes sacrifié de 1942 à ce jour — 65 années —, toute une vie, tout un combat, tout un symbole. Monsieur Aït Ahmed, – Le défi ! les défis qui attendent aujourd'hui le FFS sont à la hauteur des enjeux qui entravent son parcours. – Les militants ont la combativité et la conviction, le FFS avec son ancrage populaire a les capacités à donner un «sens» au serment fait aux martyrs tombés au champ d'honneur pour une Algérie indépendante 1954/1962, et la démocratie 1963-1965, paix à leur âme. – Les militants toutes générations confondues : Les maquisards de la Révolution armée, les baroudeurs de la démocratie, les audacieux qui ont pris le flambeau dans la clandestinité et ceux qui ont rejoint le FFS à l'occasion du multipartisme, ont la volonté et l'énergie nécessaires pour réussir leur «ambition». – La réconciliation et la réunification de toute la «famille» FFS (qui lui est restée fidèle). – De fédérer les forces vives de la Nation — la société civile — sur la base d'un «statut» lisible et éligible pour tous. – D'être le «pivot» de l'opposition, «démocratique» pour constituer une alternative face à la coalition au pouvoir. D'adopter un nouvel organigramme – Non votre succession — (n'en déplaise à notre 1er secrétaire national qui a déclaré au JD du 21 juin 2007 : au congrès, vous serez présent «politiquement mais pas physiquement») en toute objectivité à même de vous décharger de certaines tâches «ingrates». – Vu la conjoncture nationale et internationale, tant politique, économique que «sécuritaire» (depuis le 11 septembre 2001), le FFS se doit de réfléchir à sa «métaphore» pour redéfinir ses missions et ses «priorités». Faire revaloir une nouvelle «stratégie» pour répondre aux aspirations et attentes du citoyen ; réhabiliter le politique par une «écoute» attentive de ses aspirations pour redonner confiance au peuple algérien avide de liberté et de démocratie. Missions et priorités qui passent par la «réconciliation-réunification» de tous les militants qui ont apporté leur pierre à l'édifice FFS. Métaphore et nouvelles stratégies qui passent par le rassemblement» des démocrates à l'horizon de l'«élection présidentielle d'avril 2009». Salutations démocratiques Les militants ne peuvent se taire dans le parti sur des pratiques autoritaires que l'on dénonce vigoureusement quand elles sont le fait du pouvoir ! Une question se pose : le FFS est-il gagné par le syndrome de Messali Hadj, paix à son âme ? A méditer.