Après le blocage de son projet de trituration des graines oléagineuses à Béjaïa depuis près de deux ans, le groupe Cevital est en train de vivre un autre épisode scandaleux de blocage de sa nouvelle usine de production de membranes destinées à produire de l'eau ultrapure à Alger. Les services des Douanes ne veulent pas entendre raison pour libérer les machines de Cevital bloquées à Alger depuis juillet dernier. Pis, ils refusent d'exécuter un jugement rendu par la justice algérienne il y a trois jours qui oblige «l'administration des Douanes, représentée par le receveur des Douanes, à finaliser les procédures de dédouanement de la marchandise importée par la société par actions EvCon Industry, représentée par son directeur général, et qui est une presse pour plaques sandwich DL 2300 A5 qui se trouve au port sec Atlantic domicilié au quartier Ben Ajal, commune de Boudouaou (Boumerdès), et la restituer immédiatement à la demanderesse sans condition ni restriction, tout en l'exemptant de tous les frais liés à son séjour au niveau des entrepôts de la défenderesse qui assume également les frais de justice». Même le verdict des deux experts qui ont tranché que la valeur réelle correspond à la valeur déclarée ne semble pas titiller le bon sens des Douanes accusées par Cevital d'obéir à «une main invisible qui sabote ses projets», en dépit de l'importante plus-value qu'ils peuvent engendrer pour l'économie nationale. Le directeur de l'information et des relations à la direction générale des Douanes pensait avoir l'argument massue, dans une déclaration à Tout Sur l'Algérie, en soulignant que la saisie du matériel de Cevital est «due à une procédure lancée par les Douanes pour une possible surfacturation concernant l'opération d'importation». La procédure en question nécessite-t-elle réellement plusieurs mois pour déterminer si le groupe Cevital a respecté les lois ? Pas aussi sûr que cela. Scandaleuse est la position d'un service qui donne une piètre image de lui-même en refusant l'exécution d'une décision de justice basée sur un rapport d'expertise objectif. «La douane parle d'une possible surfacturation pour notre machine que la main invisible veut retenir malgré un jugement exécutoire. Deux experts judiciaires ont prouvé que sa valeur est justifiée, étant un prototype fabriqué exclusivement pour EvCon Industry», a affirmé Cevital en réponse à la déclaration du directeur de l'information et des relations générales des Douanes. «Cevital ne nuirait jamais au Trésor public. Elle n'a jamais surfacturé. C'est une multinationale qui veille au respect des lois et des normes», soutient le groupe qui accuse, dans une déclaration postée hier, la douane de chercher à gagner du temps pour satisfaire la main invisible qui veut nuire à Cevital. «Sinon, pourquoi n'a-t-elle pas versé son dossier de fond à l'audience de ce jour (hier, ndlr) concernant sa demande d'arrêt d'une décision rendue en référé en faveur d'EvCon ?» C'est un fait grave pour une institution qui bloque un investissement qui engrangera 15 milliards de dollars de rentrées en devises hors hydrocarbures. Qui s'acharne contre les projets de l'homme d'affaires Issad Rebrab ?