Quelque 130 cas de leishmaniose ont été déclarés ces dernières semaines à El Hadjira (100 km du chef-lieu de la wilaya de Ouargla). Le chiffre n'a pas encore été confirmé par la direction de la santé de la wilaya, car, faut-il le préciser, toute information doit passer par le wali auquel un écrit doit être adressé pour la moindre information. Ce qui rend difficile la mission de la presse. Les cas ont néanmoins été recensés par les services sanitaires de la daïra d'El Hadjira qui confirme l'apparition de plusieurs foyers de leishmaniose à travers la localité. Selon des connaisseurs, cette flambée de la leishmaniose est surtout due aux conditions climatiques favorables à l'accroissement de la végétation qui, à son tour, a stimulé une augmentation des phlébotomes ou moucherons du sable, vecteurs de la maladie. L'étude effectuée par la station d'épidémiologie en matière de lutte anti-vectorielle à travers la wilaya de Ouargla affirme que les actions physiques, biologiques et chimiques, nécessaires à une lutte efficace, ne sont pas lancées dans les délais requis et n'utilisent souvent pas les moyens qu'il faut. C'est dire que la planification des programmes de lutte antivectorielle est loin de répondre à la réalité du terrain. Pour le cas d'El Hadjira en particulier, il s'avère que les insuffisances relevées, en ce qui concerne l'aménagement du territoire et la gestion des eaux potable et usées, soient le maillon faible. Aucune action de lutte contre la prolifération du phlébotome, dont le foyer de prédilection se situe dans les terriers des rongeurs et caves du sol, n'a été effectuée. Les spécialistes préconisent deux opérations de pulvérisation d'insecticides, l'une en mai et la seconde en septembre-octobre, avec une destruction des gîtes sur un rayon de 400 m des agglomérations.