Vendredi dernier, c'est à partir de la plage de Stidia qu'un groupe de clandestins aura mis les voiles. Mais contrairement aux usages, au lieu d'acheter une embarcation avec moteur ou de confier son destin à des passeurs professionnels, ce groupe de jeunes, apparemment originaires de la région, aura jeté son dévolu sur une embarcation en polyester de 4.50 m, appartenant à un marin pêcheur habitant la localité de Aïn Nouissy. Très connu de la corporation, c'est apparemment en raison de son lointain domicile qu'il regagne quotidiennement, à la tombée de la nuit, que le choix des clandestins sera porté sur sa barque. Lorsque vendredi dernier il regagna son domicile à bord de sa vieille mobylette, il ne se doutait pas qu'il était épié dans ses moindres mouvements. Car sitôt le bateau ramené à terre, il enfourcha son motocycle et rentra tranquillement à la maison. Mais qu'elle ne sera sa surprise lorsque le matin, aux premières lueurs, il ne retrouvera pas sa barque. Il comprendra de suite qu'elle avait pris le large. Désespéré, il ira informer les autorités de cette disparition. Sa bonne foi ne sera pas prise à défaut car il savait que sa barque ne pourrait jamais aller bien loin. Et il eut finalement raison. Dans la journée, une information lui parviendra annonçant l'échouage de la barque dans une crique voisine. Il s'avère qu'après quelques courtes heures de navigation, le moteur avait lâché, ce qui provoquera l'échouage de l'embarcation et l'échec de la tentative d'émigration de ces harraga qui, désormais, ne reculeront devant rien pour quitter le pays.