La justice a infligé des peines d'un an de prison ferme à l'encontre de 5 harraga qui avaient volé une embarcation au niveau de l'abri de Stidia. L'aventure avait tourné court, tout juste 90 minutes après avoir pris le large, dimanche dernier, peu avant le lever du jour. Les complices, dont l'âge varie entre 25 et 40 ans, avaient réussi à dépasser la Pointe de l'Aiguille qui marque la fin du golfe d'Arzew, lorsqu'ils se laisseront surprendre par la houle du grand large. Le jour venait de se lever quand ils décidèrent de rebrousser chemin et de revenir s'échouer au niveau de la petite crique de l'Ilot, non loin de Stidia-plage. Une fois sur la terre ferme, ils cacheront l'embarcation avec les réserves d'essence et des provisions, apparemment en prévision d'une prochaine tentative de départ. Mais très rapidement, la rumeur de leur départ et surtout de leur retour fera le tour du village. Ce qui facilitera grandement leur identification puis leur arrestation. Comparaissant mercredi dernier, ils seront condamnés pour vol. Mais durant les deux dernières semaines, pour une tentative ratée, il y en a plusieurs qui auront abouti. Comme ce groupe de 5 jeunes mostaganémois qui viennent de se signaler à partir de l'Espagne. Ayant minutieusement préparé leur coup, ils avaient patiemment rassemblé suffisamment d'argent pour acheter une barque avec un puissant moteur. L'un des harraga avait pour habitude de vendre des cigarettes à la sauvette. Ayant réussi à s'acheter une voiture, il finira par la revendre pour acquérir une barque en polyester. Celle-là même qui le mènera avec 4 de ses amis vers les rivages espagnols. Après environ 12 heures de navigation, ils finiront par accoster et joindre par téléphone leurs familles afin de les rassurer. Après les nombreux échecs des ces deux derniers mois, il semble que les jeunes aventuriers soient revenus à une nouvelle forme d'organisation. Au lieu de confier leur sort à des passeurs qui les regroupent à plus d'une douzaine par embarcation de 4,80 m, les jeunes désespérés préfèrent partir par petits groupe de 4 ou 5 sur une barque qu'ils auront acquise en toute connaissance et en toute confiance. Mis à part ce groupe de Stidia, la nouvelle formule semble avoir plus de succès. Avec l'arrivée des vents du Sud, qui soufflent en direction des côtes espagnoles durant une partie de l'automne, il faudra s'attendre à la multiplication à grande échelle des tentatives de traversée. Car, chez les jeunes, tout débarquement en terre ibérique constitue un excellent stimulant ; il est fêté par ceux qui sont restés au pays comme un grand exploit dont beaucoup ne cessent de rêver, malgré les déboires de nombres d'entre eux pour qui l'aventure aura tourné au tragique.