Lancé en 1995, l'aménagement de la rue de l'ALN, appelée pompeusement « Boulevard », n'est plus aujourd'hui qu'un grand projet inachevé. Aubaine pour les uns, ceux qui ont eu leur part des lots de ce boulevard, débâcle urbanistique pour les autres, cette rue, qui s'étend sur une assiette foncière de 5,5 ha n'a finalement rien changé au paysage de cette ville, plus que jamais dominée par les constructions inachevées. Ce fameux boulevard n'a guère fait exception à cette règle qui perpétue la nouvelle tradition de « construire sans jamais finir ». Répartis en 39 lots, dont 28 pour la construction de logements et 11 pour des constructions d'équipements renfermant 3 cliniques médicales, un hôtel urbain, et un centre commercial, en plus de lots commerciaux et d'un centre culturel, l'espace de cette assiette foncière, ou certains lots ont été vendus à prix d'or, ressemble à s'y méprendre à un banal quartier de la périphérie de la ville. Après avoir été vendus aux enchères, la plupart des lots ont été construits sans que les projets retenus ne soient concrétisés. Le cahier des charges qui a accompagné leur vente ne semble pas avoir été respecté, si l'on tient compte de ce commerce de bazar et de la restauration ayant pris le relais des projets préconçus. Les acquéreurs de ces lots, visiblement tentés par la fièvre commerciale qui s'est emparée pendant un certain temps de la ville, ont facilement cédé à la tentation de la construction et la location des locaux sans que les fameux projets annoncés ne soient réalisés. Seul un bloc de 8 logements promotionnels et un bâtiment de plusieurs habitations ont, cependant, été réalisés par l'agence foncière et un entrepreneur. Le reste des projets est resté sur papier au moment même où les délais de construction ont largement été dépassés. Subissant les mêmes aléas de la dégradation rythmée de l'espace urbain, l'état de ce boulevard est confronté aux dépôts d'ordures, fuites d'eau, parfois torrentielles, et à la détérioration de la route. Des tares qu'on peut constater partout ailleurs dans le reste de la ville.